début de ce blog - 24 décembre 2008

Le divin rencontre l'humain, le céleste fait du terrestre son nid,
l'essentiel allume ses lumières aux fenêtres de l'existentiel… Une histoire de naissance !

samedi 4 avril 2009

Secret et mensonge

C’est un sujet difficile. Pourtant on ne peut y échapper. Qui n’a pas ses secrets ? Qui n’a pas inventé ici ou là un mensonge ? Lorsque les parents amènent leur enfant, en poussant de vertueuses protestations et en dénonçant le comportement inacceptable de leur progéniture, on aimerait pouvoir leur mettre sous le nez toutes les petites ou grandes tricheries de leurs vies, et les inviter à plus de modération. Mais cela n’aiderait pas. Il est bien plus utile d’aller chercher, comme pour tout comportement d’ailleurs, la fonction de celui-ci, et d’expliquer en quoi il s’agit d’une tentative de satisfaire un besoin essentiel. Or pour le mensonge, quand il apparaît vers 8-12 ans, la réponse est claire. « Bonne nouvelle, votre enfant est en train d’explorer la possibilité d’avoir son espace psychique à lui. Si cela ne se produisait pas, je serais franchement inquiet pour lui ! ». Voilà de quoi jeter un nouvel éclairage, sur un acte tant fustigé par la morale.

Alors du mensonge il convient d’évoluer vers le secret. Lui qui consiste pour l’adulte à faire le choix délibéré de garder certaines réalités pour lui, sans les partager à l’autre. C’est une décision à exercer en conscience, en sachant qu’elle peut nuire ou pénaliser. Mais c’est un acte de responsabilité, auquel on ne peut renoncer qu’au prix d’une régression. Le « je veux tout te dire, ne rien te cacher » qu’on entend régulièrement dans le discours amoureux, n’est ni plus ni moins qu’un retour à une position infantile. Tout comme d’ailleurs, un peu plus tard, les mensonges sensés escamoter la réalité de l’infidélité ! Qu’il est difficile de s’assumer sans blesser, de rester soi-même sans nier l’autre.

Car le maniement du secret est aussi un acte de pouvoir. Je sais quelque chose que tu ne sais pas, c’est de fait se trouver face à l’autre en position haute. Il n’y a qu’à penser au secret médical. Et lorsque la personne détentrice de ce savoir cède au « je sais quelque chose, mais je ne te le dirais pas », on se retrouve dans le champ de la manipulation. Combien de fois avons-nous usé de ce stratagème pour tenter d’exercer une influence sur celui ou celle qui semble avoir pris sur nous un trop grand ascendant ? Ne serait-ce que la femme trompée qui fouille dans le portable de son homme et cherche à lui faire avouer son crime en déclarant « de toute façon je le sais… ». Ah secret, qu’il est difficile de faire bon usage de toi.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Et que ferait l'Amour, le Vrai ?
Celui qui ravive la Flamme sous les cendres et reconstruit sur les décombres ? Opterait-Il pour le secret ou pour l'offrande ?...
C'est à Lui que je demanderai ; c'est à Lui que je me fierai.

Belle question, Christian.
Merci.
Isabelle

gazou a dit…

Je te lis et reste perplexe, je n'arrive pas à savoir ce que je pense vraiment

Mabes a dit…

oui c'est très juste, le mensonge n'est pas le secret : mais que faire effectivement quand autrui est impliqué dans un secret ? Peut-être une nuance entre tenir secret (cacher) et avoir un secret... C'est bien délicat, mais votre post est très délicat aussi, très profond, merci !

Christian a dit…

Merci à toi Mabes !