début de ce blog - 24 décembre 2008

Le divin rencontre l'humain, le céleste fait du terrestre son nid,
l'essentiel allume ses lumières aux fenêtres de l'existentiel… Une histoire de naissance !

lundi 31 août 2009

Bénédiction

Encore une belle aventure. Où se sont côtoyés le meilleur et le pire. Et je ne souhaite vous parler ici que du meilleur !… Une rencontre proposée autour de l’émergence de la Nouvelle Culture, celle qui peu à peu prend le relais pour conduire notre humanité à sa mue, pour passer d’un monde de rivalités, de dominations et d’exclusion, à un monde de co-création, de partage et de réciprocités. Et ce n’est pas gagné… Le rendez-vous avait été fixé dans un minuscule hameau de l’Aude, sur un terrain boisé au joli nom de « petit paradis », et nous nous sommes retrouvés à quelques-uns dans le but d’esquisser notre vision de l’à-venir.

Très vite j’ai été gagné par le sentiment que l’important n’était pour moi pas là où il avait été affiché pour l’occasion. Je veux dire, il y avait le programme de la rencontre, et puis le reste. Le reste, l’Essentiel, a été la reconnaissance en résonance avec Diana. Une femme colombienne sans âge, au regard profond comme la voûte céleste, qui profitant d’une interruption s’est proposée de me faire découvrir le lieu où nous nous trouvions. Et me prenant par le bras, comme pour me dire ‘tu sais, tu comprends’, elle m’a emmené alentour. Jusqu’à la source. Une source dont l’eau est réputée pour sa valeur thérapeutique…

depuis la source du cœur

L’endroit magique nous a plongé dans le silence. Un silence porteur de quelque chose de sacré. Et prenant contact avec l’eau, mon cœur disait : « demande-lui sa bénédiction ». Je me suis donc adressé à ma guide et sa réponse fut : « tu as lu dans mes pensées ». Alors je me suis incliné, et elle m’a béni. Et à son tour, elle m’a demandé ma bénédiction. Un échange sans paroles, dans la profondeur de la présence. Un geste qui enrichit et anoblit celui qui donne comme celui qui reçoit. Et je me dis qu’il est bien dommage que nous ne sachions pas mieux nous bénir les uns les autres. Parents et enfants, époux et amants, voisins et collègues… Notre monde en serait plus lumineux.

jeudi 27 août 2009

La terre

Parmi les quatre éléments, la terre reste sans doute la plus grande complice de nos racines. Et peut-être bien qu’avant d’être des humains, nous sommes et nous restons des terriens. Ce n’est pas rien de se le remémorer. Parce que, vous l’avez constaté comme moi, nos modes de vie de plus en plus urbains ont aussi pour conséquence de nous éloigner toujours davantage de la terre-mère. Béton-bitume se donnent la main, sous l’œil vigilant du profit et de la rentabilité, pour non seulement nous couper de notre matrice mais aussi en organiser l’oubli. Et cela n’est pas sans conséquences.

Une amie me disait il y a peu : « Certainement plus de la moitié de nos maladies et stress sont liés à la perte du contact physique avec la terre ». Et je vous pose cette question : « À quand remonte votre dernier bain de terre ? ». Un de ces moments où pieds nus vous avez foulé le sol, ou encore allongé de tout votre corps vous vous êtes laissé prendre dans ses bras, ou de vos mains vous l’avez travaillé. C’est une simple expérience, capable pourtant de guérir le plus rude chagrin d’amour.

La terre est pour moi le lieu de toutes les sensualités. Elle s’apparente profondément au corps de la femme quand celle-ci consent à s’abandonner à sa jouissance. Bientôt les pluies d’automne en rappelleront les odeurs, même en ville. Mais au quatrième étage de mon immeuble, seule une ‘prise de terre’ me maintient à son contact. C’est peu. Aussi j’apprécie quand à l’occasion d’un pique-nique ou d’une autre sortie, je peux renouer plus sérieusement avec elle. Oui, c’est évident, on devrait tous vivre à la campagne ! Équation insoluble, elle a seulement le mérite de nous ramener au bon sens de notre condition de terriens.

mardi 25 août 2009

Se perdre

Il y a différentes façons de vivre. Celles qui s’économisent, celles qui se dispersent, celles qui courent, celles qui s’épuisent, celles qui s’interrogent, celles qui assurent… et tant d’autres encore. Il en est une qui n’a pas trop les faveurs de notre monde, mais dont je fais parfois l’expérience : elle consiste à se perdre. Suivant la trace de l’inspiration, allant au gré des possibles, ouvrant le chemin selon son bon vouloir, j’avance jusqu’à ne plus savoir. Ne plus savoir quel est le projet, la motivation, la finalité, l’intérêt, la logique, et tout le reste. Ne plus savoir le vrai et le faux, le bien et le mal, le lumineux et l’obscur, et toute la cohorte de leurs semblables. Juste vivre ce qui se présente et s’offre. Vivre ce qui est là et puis se perdre.

Ces moments n’apportent pas vraiment de facilité. Car il s’agit de renoncer à bien des sécurités, et particulièrement à celle de la compréhension. La sensibilité se trouve en première ligne, sans la protection rapprochée du chien de garde qu’est le mental. Et quand la sensibilité est vive, le risque arrive à son comble. Pourtant ces vécus promettent une grande fécondité. Celle précisément d’échapper à tout ce que l’on sait d’avance, à tout ce que l’on croit déjà connaître, dont on pense avoir déjà l’explication raisonnable… pour laisser apparaître le neuf.

Il y a trois jours, je me suis perdu dans une telle aventure, entraînant cette fois avec moi plusieurs autres personnes. Adultes responsables, chacun pouvait se dédire. Mais quand le coeur parle à des cœurs ouverts, n’est-il pas difficile de résister ? Et nous nous sommes retrouvés, rencontre improbable, comme si nous avions chacun répondu à une convocation de la vie elle-même. Autour des œuvres d’une artiste née à Damas, en compagnie de son amie tchèque, accueillis par celle qui s’est longtemps interrogée sur ses origines, et son mari aux ascendants brésiliens, rassemblés par un alsacien accompagné pour l’occasion par une nîmoise. Tout cela dans un petit hameau du fin fond de la Drôme représenté par un de ses vétérans, instituteur à la retraite, âgé de 86 ans.

La journée fut belle. Étonnement belle entre nous. L’accueil, la joie, le partage, la confiance et la générosité, et puis l’émerveillement nous ont portés. Puis vint un minuscule faux-pas, et j’ai vacillé dans le doute. Et j’ai eu très mal. Je ne savais plus si j’avais commis le meilleur ou le pire. Et j’ai mis deux jours à m’en relever. Aujourd’hui je ne peux qu’espérer en la bonté des autres. Mais c’est peut-être cette vulnérabilité à l’autre qui est l’authentique voie de l’amour… Merci à tous, et à ce blog qui a permis cette folie.

lundi 17 août 2009

Hebdomadaire

Constat récurrent : il y a des trésors de sagesse dans l’organisation du monde que nous ont transmis les anciens. Mais dans une société pressée d’atteindre ses objectifs de productivité pour qu’enfin arrive le vrai bonheur, nous n’y prêtons plus guère attention. Croyant qu’il faut tout réinventer pour que cela soit ‘moderne’ nous passons à côté de très beaux enseignements. Dommage ! Car dans cet ‘héritage’ il y a de quoi se régaler, de quoi s’instruire et s’économiser aussi bien des errances.

Avez-vous remarqué que le cheminement des jours de la semaine est loin d’être au hasard ? Chaque jour est associé à une planète. Et chaque planète est associée à une énergie. Pour mémoire : lundi = lune = désir / mardi = mars = guerre / mercredi = mercure = connaissance / jeudi = jupiter = justesse / vendredi = vénus = grâce / samedi = saturne = accomplissement / dimanche = soleil = vie. Nous voilà prêts à redécouvrir la semaine comme une proposition d’itinéraire. Vous me suivez ?

au rythme des anciens (photo de Jean)

Au commencement de nos existences est le désir. Désir qui avec son besoin d’expansion nous conduit à la guerre. La guerre oblige à la connaissance, car l’intelligence surpasse la force. Mais l’intelligence véritable invite la connaissance à rencontrer la justesse. Et l’exploration de la justesse nous mène à l’expérience de la grâce. Or la grâce nous permet d’assumer nos limites, seule façon d’atteindre l’accomplissement. Cet accomplissement rend lui-même possible l’effacement par lequel règne la Vie…

En prenant un peu de temps pour méditer ces éléments, vous reconnaîtrez sans doute la pertinence de ce viatique. Et alors que s’approche la rentrée, vous envisagerez peut-être le retour au rythme hebdomadaire non comme la fin des vacances mais comme la proposition d’une juste compréhension de notre parcours terrestre et comme un rappel permanent d’une saine façon de vivre. Un art quotidien pour remettre les choses à leur place. Ah, et puis au fait, quel est votre jour préféré de la semaine ?

vendredi 14 août 2009

Oraison dominicale

Ô Toi notre Source

qui s’origine dans l’Invisible,

que ta Présence soit au centre de l’Attention,

que ton Jaillissement suscite l’éveil de la Conscience,

que ton Intention devienne manifeste dans le Tangible comme elle l’est dans l’Intangible.

Accorde-nous au Présent de l’Ici et Maintenant.

Fais de nos Transgressions des occasions d’Apprentissage,

comme nous voulons apprendre avec ceux qui nous entraînent hors de l’Harmonie primordiale.

Et ne laisse pas l’Illusion de l’espace-temps épaissir notre Sommeil,

mais libère notre Ego de son Rêve.

Car en Vérité,

c’est en Toi que se trouve l’unique possibilité d’atteindre l’Illumination

de l’Existence par l’Essence.

(libre adaptation du "Notre Père..." - Matthieu 6, 9-13)

vendredi 7 août 2009

Je t'aime

Tout est là. Il n’y a pas d’autre voie, pas d’autre besoin et finalement pas d’autre remède. Être humain commence et finit à cet endroit. C’est notre grandeur et l’au-delà : aimer. ‘Je t’aime’ déjoue les peurs et tous les replis. ‘Je t’aime’ désarme les guerres et toutes les incompréhensions. ‘Je t’aime’ fait se lever les lumières de l’aurore, et aux nuits les plus obscures offre une présence réconfortante. ‘Je t’aime’ avive toutes nos soifs, et extirpe du sommeil celui qui n’ose plus espérer. ‘Je t’aime’ est notre leitmotiv.

Oh, je sais, quand cela est dit, commence toutes les complications. Celles de ce qu’on ajoute, et de tout ce qu’on retranche. Évidemment il ne s’agit pas ici de l’amour dépendance, ni de celui marqué par le désir du bon objet, pas plus que l’amour passion, et pas non plus celui déterminé par tous nos manques… Il n’est pas question d’une douleur ou d’un cri.

Il s’agit de cet espace si vaste qu’il permet d’être soi-même, si patient et si compréhensif qu’il laisse le temps de se reconnaître et de s’accepter, si encourageant et si exigeant qu’il conduit au meilleur et à la profondeur, si vrai qu’il n’est plus possible de fuir. C’est un geste du cœur, une caresse de l’âme, qui nous dit au plus intime le droit d’être qui je suis.

Je t’aime. Et je ne te le dis pas assez. Je t’aime et je ne te le dis pas de la bonne manière. Je te le dis, mais ce ne sont encore trop souvent que des mots. Alors je voudrais te l’exprimer autrement, à toi qui me lis. Par le souffle subtil de l’esprit, comme une prière, comme un sacrement. Je sais que tu es formidable, même si je ne sais encore rien ou si peu de toi. Et je m’approche où tu ne m’attends pas, pour l’émerveillement. Je t’aime, et c’est si bon de te le dire, pour qu’il te vienne peut-être l’envie de le répéter plus loin.

lundi 3 août 2009

Conte

Elle s’était mise en tête de soigner les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer par la voie des contes. Comment ? Pourquoi ? Impossible de vous donner ici tous les détails. Mais lorsqu’il y a un an elle m’a parlé de ses travaux, j’ai immédiatement trouvé l’approche stimulante : utiliser la capacité de la mémoire collective à élaborer du sens pour réparer la mémoire individuelle dévorée par une vie en perte de sens, quelle audace ! Elle m’a donc proposé d’assister à la première synthèse de l’évaluation de ses travaux. Contrats avec deux hôpitaux, comité scientifique avec un éminent professeur d’université, soutien d’une fondation… Serait-on en passe de reconnaître que l’humain a besoin que sa vie raconte une histoire ?

Si les conclusions de ce jour n’ont pas permis de trancher la question, j’en suis sorti avec l’intime conviction qu’il y avait là une piste. Et allez savoir pour quelle raison, je supporte mal que tant de créativité reste dans l’ombre. Alors j’ai décidé de cafter. L’émission de France Inter « Carnets de Campagne » a-t-elle retenu votre attention ? La mienne oui, et j’ai attendu patiemment que vienne le tour de notre département, et j’ai pris ma plus belle plume pour écrire à Philippe Bertrand et lui dire. Et vous le croirez ou non, il a choisi de faire l’interview. Elle est passée à l’antenne en décembre.

perdus ?... nous le sommes souvent !

Depuis son mail « Ça y est, je passe, et c’est de ta faute !!! » plus guère de nouvelles. Il y a peu, elle m’appelle avec un accent énigmatique : « J’ai des choses à te dire, je veux te voir ». Éternel impatient, j’avais si bien relégué sur le monticule de toutes mes frustrations l’idée de jamais savoir s’il y avait eu une suite, que c’est avec peu d’élan que je me suis rendu à son invitation. Ce qu’elle m’a confié pourtant m’a bouleversé. Combien cette démarche de la part d’un homme avait été réparatrice pour la femme qu’elle est. Comment les contacts qui ont suivi cette interview ont ouvert de nouvelles perspectives à ses recherches. Pourquoi elle voulait me remercier car elle sait aussi que dans ma vie certaines femmes m’ont maltraité. Et puis cette grande et bonne nouvelle : ce 21 juillet ses travaux ont été scientifiquement validés ! Oui, vous avez bien lu. Demain, dans nos hôpitaux, nos personnes âgées seront soignées par les contes - je ne vous raconte pas des histoires J