Expérience difficile de mon enfance. Attendre. Que maman vienne s’occuper de moi. Que ce soit mon tour après mes frères et sœur. Que sonne l’heure d’ouvrir les cadeaux sous le sapin. Que papa rentre pour la fessée. Qu’arrive l’heure du goûter. Que le grand frère me ramène à la maison après l’école… Cette dernière situation a failli me coûter la vie. En ‘retenue’ après la classe, il tarde et tarde. Je n’en peux plus. Et à 4 ans, ne sachant comment faire, je me précipite pour traverser la rue, en direction de mon domicile. Arrive une voiture, et c’est le choc.
L’adolescent n’est pas mieux loti. Il attend les vacances et leur liberté. Il attend l’amour qui ne vient pas. Il attend la fin du traitement d’orthodontie. Il attend de trouver les moyens de dire au monde de quoi il est capable. Il attend que ‘Dieu’ lui fasse signe. Il attend d’avoir rassemblé les économies pour s’offrir un cyclomoteur… Tout cela est source de stress et de tension. Mais que voulez-vous qu’il y fasse ? L’élan de vie est fort en lui, et son environnement ne le perçoit pas. Alors il avance comme il peut, dans l’espoir de lendemains meilleurs.
l’attente du printemps …en Suisse (merci Isabelle)
Devenu adulte, n’imaginez pas que tout cela s’arrête ! Il y a l’attente de devenir père, et puis celle de réussir certains projets, et puis celle encore de trouver sa place en ce monde, et celle d’être enfin reconnu… La course se poursuivrait jusqu’à l’épuisement, s’il n’y avait un jour cette expérience forte qui ouvre une brèche : « Christian, le temps de l’attente c’est le temps de vivre ! ». Et de méditations en expérimentations la découverte du pouvoir du moment présent, le seul pouvoir réel auquel nous puissions accéder.
3 commentaires:
"...« le temps de l’attente c’est le temps de vivre ! »
Et surtout , d'être ou essayer d'être conscient de ce que l'on vit , de ce que l'on ressent en s'ouvrant à la vie .
Ne plus être emporté par les évènements de la vie comme on est emporté par les actions d'un film passionnant .
Devenir un être humain ,ne plus être une marionnette qui obéit aux stimulis de la vie .
La nuit de l'âme , c'est aussi cette prise de conscience .
Tenter d'être conscient de la vie au lieu de vouloir la modeler selon nos désirs , c'est "porter notre croix " .
Attendre en douceur,
attendre en détente.
Attendre en conscience,
attendre en silence.
Attendre sans souffrir,
attendre avec le sourire.
Pour le plaisir... d'attendre.
Isabelle
Merci de partager avec nous un peu de ton histoire... Ton texte me rappelle une chanson d'Yves Duteil : "Blessures d'enfance"
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