début de ce blog - 24 décembre 2008

Le divin rencontre l'humain, le céleste fait du terrestre son nid,
l'essentiel allume ses lumières aux fenêtres de l'existentiel… Une histoire de naissance !

vendredi 10 avril 2009

Absence

L’absence n’est qu’une modalité de la présence. Cette affirmation surprend au premier abord. Pourtant à y réfléchir, et en se reliant précisément à notre vécu, on perçoit qu’il y a là une belle vérité. Imaginez. Vous êtes amoureux, l’élu(e) de votre cœur vous apporte par sa présence joie et réconfort. Et puis vient le jour où il(elle) s’en va pour quelque temps. Oh ! je sais, vous me direz sans doute : « justement, c’est alors l’expérience douloureuse du manque, les heures sombres de l’éloignement, tout le contraire du bonheur de sa présence ». Certes. Mais en acceptant de regarder à l’intérieur de ce vide, vous découvrez comme le négatif d’une photo, se révèlent à vous certaines qualités de l’autre auxquels vous n’étiez pas suffisamment attentif, vous apparaît comme un nouvel éclairage de la richesse que comporte sa proximité. À condition que vous sachiez dépasser la crispation que provoque généralement la frustration, que vous puissiez sortir du refus qui naît habituellement de la privation.

Notre culture ne voit dans l’absence que la négation de la présence. Pourtant la tradition judéo-chrétienne a depuis deux millénaires voulu nous éveiller à une autre perception. Et ce jour du vendredi-saint, jour où l’on se souvient de la mort du Christ en croix, en est la pierre d’angle. Je sais qu’un catéchisme réducteur nous a enseigné ces évènements sous un autre point de vue. Mais pour moi, ‘Dieu’ qui se retire ce n’est pas ‘Dieu’ qui nous laisse en plan, qui abandonne les humains à leur triste sort ; c’est ‘Dieu’ qui se fait présent selon une autre modalité. Cette expérience tous les chercheurs de vérité l’ont faite. On l’appelle parfois la nuit de l’âme. Si elle comporte souvent des tâtonnements douloureux, elle conduit toujours à une foi plus lumineuse, une confiance plus enracinée. Purifié du besoin, et du rapport utilitaire où je me sers de l’Autre pour me rassurer, je deviens capable de rester dans l’émerveillement. L’Être aimé se fait incandescence de l’âme, qu’il soit proche ou éloigné.

6 commentaires:

Caramelle a dit…

"que vous puissiez sortir du refus qui naît habituellement de la privation"

Merci Christian, pour ces mots d'amour !


Bises,

bon week-end pascal à Toi ;)

Sourire a dit…

Merci Christian.

gazou a dit…

Je partage tout à fait ce que tu dis même si évidemment l'absence est parfois douloureuse

Jean a dit…

Qu'est ce que "la nuit de l'âme "?

N'est ce pas la conscience aigüe qu'une remise en cause de notre manière de penser , de ressentir , de voir est impérative ?

N'avons nous pas souvent des petites "nuits de l'âme " ?

Christian a dit…

Ce thème nous parle !

Merci pour vos commentaires...

Anonyme a dit…

L'absence, n'est-elle pas la Présence au-delà des sens ?
En toute décence. En toute puissance !

Isabelle