Il y a deux formes de déséquilibre. Le trop et le trop peu. Étrangement dans notre société, celui qui fait réagir, qui mobilise et qui fédère, c’est souvent le trop peu. Mais le trop n’est pas plus vertueux. D’ailleurs les deux ne se tiennent-ils pas étroitement la main ? Qu’on y pense, puisque nous vivons dans un monde fini, comment l’un existerait-il sans l’autre ? Un seul gâteau, si celui qui le découpe fait une part trop grande d’un côté, il se trouvera contraint d’une faire une plus petite de l’autre. N’est-ce pas le bon sens même ?
l'art du funambule
Nous croyons parfois que pour nous mettre à l’abri de tout reproche ou de toute mauvaise conscience, il suffit d’en faire plus. Plus de temps consacré à l’autre, plus de disponibilité, plus de gentillesse, plus de compréhension, plus de patience. En réalité, c’est la façon par laquelle nous entretenons bien des malheurs ! Il faudrait rechercher le juste temps, la juste disponibilité, la juste gentillesse... celle qui encourage l’autre au même effort d’équilibre, en ayant cette conscience claire que trop n’est pas mieux que trop peu.
En médecine chinoise, on le sait bien. Trop et trop peu sont les deux faces d’un même mal. Et le thérapeute s’efforce de nous guider vers le rétablissement d’une bonne régulation. Dans notre corps, mais aussi dans notre esprit... en sachant que l’équilibre parfait -dans la tradition hébraïque- se dit avec le même mot que ‘mort’. Alors, en attendant d’y arriver (!), veillons à ce que nos oscillations de part et d’autre du juste milieu se compensent réciproquement. À quel programme correctif vais-je me consacrer aujourd’hui ?
6 commentaires:
Et bien! le juste milieu est une réflexion commune à bien des amis bloggeurs! Piqure de rappel de l'Octuple sentier!
Je penche vers ton blog aujourd'hui... J'en goute une bonne part...
Le programme correctif sera d'être
selon un programme correctif.
Cela me fait penser au Bouddha qui prône "la voie du milieu", ni trop ni trop peu, ni trop tendu, ni trop relâché... j'y pense beaucoup en ce moment et pour pleins de choses différentes...
A la différence du bouddhisme qui, je crois, voudrait nous éloigner de tout désir (source de perturbation dans ce monde), je propose de veiller à l'équilibre de nos oscillations - donc tendu puis détendu, pour reprendre ton exemple Sourire...
Cher Christian, je n'ai jamais compris le bouddhisme comme la fin du désir mais, tout comme Arnaud D., il nous amène plutôt à devenir libre du désir, ce qui n'est pas du tout la même chose...
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