Le désir est le moteur de notre vie existentielle. Sa caractéristique c’est d’être articulé autour d’un manque qui crée un appel, une aspiration, et donc un mouvement vers ce qui pourra le satisfaire. Et chaque pas en cette direction, même s’il nous procure temporairement du plaisir, laisse apparaître de nouveaux désirs et avec eux cette quête sans fin que constitue notre chemin sur terre. Malheur à celui ou celle qui perd l’élan perpétuel de son désir : sa vie se mettra à stagner et bientôt voilà la dépression. Mais inversement, céder à l’illusion qui consiste à croire que le bonheur se trouve dans la réalisation de tous nos désirs, c’est s’exposer à voir venir la mort sans avoir eu le temps de s’ouvrir aux réalités essentielles.
c'est encore loin ?... (quelque part en Lozère)
« Je veux que tu ne manques de rien » dit la mère attentive à son enfant. « Tu me combles » répond l’amoureuse à l’élu de son cœur. Ces projets portés par la tendresse de la présence à l’autre, ne doivent pas oublier que la frustration, le vide, le creux sont aussi l’invitation à une autre plénitude. Et que vouloir échapper coûte que coûte au manque c’est risquer de payer le prix fort d’une vie qui n’a plus d’ouverture à l’infini. On le voit bien dans notre société d’opulence dont le credo se résume au pouvoir d’achat. Je n’ignore pas les situations de détresse des personnes qui ne disposent pas du minimum vital. J’indique que lorsqu’une société n’a d’autres perspectives que vouloir supprimer le manque, elle finit par engendrer la plus cruelle des indigences, le vide de sens.
3 commentaires:
"...lorsqu’une société n’a d’autres perspectives que vouloir supprimer le manque, elle finit par engendrer la plus cruelle des indigences, le vide de sens."...
A la lecture de ces mots (tous), le récepteur que je suis interprète-t-il ? Je ne sais pas...
Je perçois une résonance... rare. L'intention de l'émetteur m'échappe, je ne vois que communication, partage, je ne lui prête rien, j'écoute, je ressens, j'aime.
Un beau reflet dans le miroir du net... Merci.
Merci MUTTI pour cette résonance... de coeur à coeur.
Oui, j'ai mis quelques dizaine d'années, vraiment beaucoup trop, pour comprendre que ce manque, ce vide qu'en apparence rien ne peut remplir, et l'inaltérable espace qui peut permettre à la vie de circuler en nous, à l'esprit de souffler et d'entretenir la flamme du désir.
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