début de ce blog - 24 décembre 2008

Le divin rencontre l'humain, le céleste fait du terrestre son nid,
l'essentiel allume ses lumières aux fenêtres de l'existentiel… Une histoire de naissance !

samedi 24 janvier 2009

Le trésor

J’ai toujours eu un penchant pour les brocantes. Cet invraisemblable fatras d’objets hétéroclites sortis de leurs contextes, proposés à la vente dans le cadre d’un étalage temporaire et précaire ! Qui peut bien vouloir acquérir de telles choses et pour en faire quoi ? Les bonnes affaires sont rares... pourtant l’activité persiste, preuve qu’elle répond à une véritable aspiration. Laquelle ?

Pour ma part j’ai ‘craqué’, il y a bien longtemps, pour une image sainte. Rien d’exceptionnel. Une simple reproduction engoncée dans son cadre vaguement doré. Qu’est-ce qui m’a attiré vers ce tableau ? Eh bien, je l’avoue, ce n’est pas l’image elle-même qui avait dû trôner dans une chambre à coucher durant quelques décennies, mais le travail de l’encadreur réalisé selon les règles de l’art. Et l’on dit que parfois ces gens-là glissent derrière le tableau quelques coupures de journaux ou autre document qui traîne à portée de main au moment où ils réalisent leur ouvrage, pour les besoins de l’ouvrage d’ailleurs. Et me voilà parti avec la quasi-certitude que je venais d’acquérir pour trois francs six sous un trésor secret, au nez et à la barbe de mon vendeur. Jubilation.

Évidemment, je me suis trouvé pris dans un dilemme. Détruire le cadre, pour vérifier mon hypothèse, ou conserver la chose sans savoir vraiment... Vous le croirez ou pas, cela a duré plus de 20 ans. Et c’est finalement la fatigue de plusieurs déménagements qui en a eu raison. Quand enfin, avant de la déposer dans sa dernière demeure - la poubelle, je l’ai complètement déshabillée par l’arrière... aucune trace de quoi que ce soit, pas même le plan d’un trésor ou la transcription au dos de l’image d’une brillante pensée.

En allant faire un tour à la brocante ce jour-là, je n’ai vraiment pas perdu mon temps. Celui qui m’a vendu le tableau en question n’a jamais su qu’il était le point de départ d’un tel parcours. Le trésor glissé à son insu dans cette vieillerie, c’est d’avoir contribué à entretenir en moi la curiosité à découvrir ce qui peut se cacher derrière ce que l’on voit. Et cela à largement enrichi mon parcours.

6 commentaires:

Christine a dit…

Ces coupures de journaux, je les ai souvent trouvées entre les cartons de photos encadrées. Photos d'ancêtres pas très anciennes ... Rien que de très banal, que des faits divers ... mais je les ai gardées dans les archives.
La seule découverte historique, dans une malle récupérée dans un grenier, fut le numéro de l'Aurore avec le retentissant "J'accuse" d'Emile Zola, Journal parut quelques mois avant la naissance de ma grand-mère.
Dommage qu'il soit mangé dans les coins, il n'a plus aucune valeur ...

Acouphene a dit…

Que représentait-il, ce tableau ?

Christian a dit…

Bonjour Acouphène... voilà un thème pour ton blog !

C'était un tableau de Fra Angelico représentant un moine en méditation. Je viens de faire un tour sur Wikipédia, et m'aperçois qu'un autre trésor se cache là. Si tu veux nous éclairer un peu, j'en serai ravi.

Acouphene a dit…

ça me rappelle une rencontre d'un moine bénédictin... Il m'avait fait découvrir Fra Angelico...

Anonyme a dit…

cette histoire me touche car mon père était ... encadreur, il ne cachait rien dans ses encadrements
mais aimait recouvrir le dos des cadres anciens de feuilles prises dans un vieux livre de droit anglo-normand, écrit en caractères anciens ; il restaurait parfois des tableaux et faisait de temps en temps une découverte en nettoyant une toile et en trouvant un autre tableau peint sous le premier ! découverte pas toujours facile à " gérer " avec son client
gjm

lilou a dit…

"entretenir la curiosité de découvrir ce qui peut se cacher derrière ce que l'on voit "

Quel trésor ..
Il suffit en somme juste de passer
de l'autre côté du tableau.
Avoir cette soif là ..