Il est intéressant d’observer que l’être humain est équipé d’un système de mémoire haute-fidélité très performant. Les neurosciences l’ont démontré, toutes les informations sensorielles qui nous parviennent sont stockées dans l’ensemble des cellules de notre corps (pas seulement les cellules nerveuses), et cela semble-t-il depuis l’âge d’environ six semaines de vie fœtale, au moment où s’ébauche l’axe neural (la future colonne vertébrale). Heureusement cette mémoire est principalement inconsciente, sinon il y aurait sans doute des ‘bouchons’ sur nos autoroutes de l’information !
Mais cela signifie clairement que nous vivons en permanence avec le cumul de toutes nos expériences acquises. Galère ? Chance ? La mémoire est la base de tous nos apprentissages, il y a donc là incontestablement un trésor inestimable. Pourtant quand on sait aussi combien nous sommes capables de nous embourber dans nos mauvaises habitudes, on préfèrerait parfois pouvoir effacer tout le disque dur !
Une piste mérite encore toute notre attention. L’émotion n’est pas une information sensorielle primaire, mais une réponse interne secondaire à une situation donnée. Cela signifie que lorsque nous retrouvons consciemment dans notre mémoire une scène douloureuse de notre vie passée, nous pouvons séparer l’image, le son, les sensations, les odeurs et les saveurs, de la réaction émotionnelle que nous y avons associée. Le vécu ne s’efface pas - il est une expérience (même pénible) source de connaissance. L’émotion, elle, peut être modifiée - elle est une réponse (parmi d’autres possibles) à cette expérience.
Certes ce processus de changement se fait mieux avec l’accompagnement d’une personne compétente. Mais il est accessible à chacun d’entre-nous. C’est une sacrée bonne nouvelle ! On ne réécrit pas l’histoire de sa vie, mais on peut donner des réponses neuves aux situations anciennes qui nous ont blessé.
Peut-être avez-vous des témoignages en ce sens ?
5 commentaires:
"Donner des réponses neuves aux situations anciennes qui nous ont blessé" dis-tu ?
Et "Avez-vous des témoignages dans ce sens ?"
Oui, absolument.
Etant donné que ce qui nous a réellement blessé ce ne sont pas les situations anciennes mais notre refu de celles-ci, le fait même de les "voir" puis de les accepter totalement aujourd'hui guérit la blessure.
J'ai connu ce processus, avec l'accompagnement d'une personne compétente, comme tu dis (indispensable !).
De plus il est possible de réparer les choses maintenant - dans cette vie-ci - même quant il s'agit de traumatismes vécus dans un autre corps (ressenti comme le notre à l'époque). De toutes façons on ne peux rien faire en dehors de "maintenant" !
Quant aux exemples, ce serait un peu long à développer en détail ici...
Mais pour faire bref :
Une situation traumatisante d'enfermement peux - après le lent processus de vision et d'acceptation - déboucher sur l'accompagnement de la prisonnière en moi vers la liberté d'aujourd'hui.
Le Moi d'aujourd'hui et le Moi d'hier se tenant par la main pour sortir ensemble de la "prison".
Un grand moment de joie et de liberté vécu !
Merci Nadia pour ton témoignage !
J'aimais explorer les sons du piano lorsque j'étais petit,et le son de harpe des cordes lorsqu'on l'ouvrait.
Devant le blocage que j'avais a apprendre des méthodes,
(je ne comprenais que l'expérimentation ),ma mère exaspérée me dit un jour:"bon,alors,tu veux mettre fin au piano ou quoi?"
En tant qu'enfant obéissant aux souhaits de mes parents,je ne pouvais que dire Oui,remplit de chagrins,espérant que mes parents comprendraient la situation.
Ce qui me fît de la peine fût de pensée que cela se passait ainsi sûr terre,attrister de comprendre mais d'être impuissant.(a part en perdant des qualités ,ce que je ne voulait pas)
Je comprenais
Mais j'étais triste quand meme!
nos histoires terrestres souvent nous conduisent à nous perdre pour que les retrouvailles soient plus éclatantes...
quand te remets-tu au piano Dimitri ?
et cette fois à ta façon ! ok ?
-Pourquoi pas jouer à nouveau du piano puisque vous me le dite?
Alors oui,
cela se fera .
Enregistrer un commentaire