début de ce blog - 24 décembre 2008

Le divin rencontre l'humain, le céleste fait du terrestre son nid,
l'essentiel allume ses lumières aux fenêtres de l'existentiel… Une histoire de naissance !

vendredi 26 juin 2009

Le bocal

Durant la méditation, ce matin, mon esprit s’est trouvé à nouveau en bute à la sensation d’être enfermé dans un bocal. Désagréable impression. Vécu pénible même. Et le pendant de ce désagrément bien sûr, c’est le besoin de chercher l’issue, de trouver comment rejoindre le flux joyeux de la vie. Or d’expériences en expériences, il se confirme pour moi que cette issue n’existe pas. Même si souvent j’ai réussi à porter mon attention vers des pensées et même des perceptions plus agréables, j’ai compris que ce n’est qu’une façon de changer de rêve, et non pas de rencontrer l’éveil. Et peu à peu j’ai réalisé que de se focaliser sur l’opposition entre l’intérieur et l’extérieur du bocal renforçait l’expérience de l’enfermement. Pour passer à un autre plan, il s’agit plutôt de se fondre, de se dissoudre, de ne faire plus qu’un avec cette sensation, de l’habiter et de se laisser entièrement habiter par elle, de disparaître avec elle, pour laisser venir une autre conscience.

Le mental n’aime pas trop s’approcher de ce qu’il étiquette comme désagréable. Pourtant ce matin l’évidence que la vie n’est aucunement affectée par les changements de forme, s’est encore une fois ‘révélée’ à moi. Plus rapidement que les fois précédentes - la pratique semble porter ses fruits. Alors j’ai ‘vu’ que les perceptions de mon esprit n’étaient qu’une forme de plus et que me noyer ‘là-dedans’ ne menaçait aucunement la vie elle-même. Une forme pouvait disparaître, une autre apparaîtrait, qu’importe. L’esprit se rebiffe craignant la folie. Mais alors que la folie soit !……… Et voici que je me suis retrouvé ‘feuille de l’olivier’. Je n’ai pas vu mentalement un arbre, je n’ai pas médité à son sujet. J’étais ‘feuille de l’olivier’ sentant le programme complet et entier de l’arbre dans mes cellules, mais exprimant ce programme à l’endroit particulier de la feuille au bout d’une branche. Et c’était joyeux d’être feuille comme manière particulière d’être l’arbre. Et j’ai su qu’il n’y avait aucune différence entre eux. Mais que le génie de la vie distribuait seulement cette diversité pour la Beauté. Plus de bocal, plus d’esprit, plus d’agréable-désagréable. Juste une conscience-vie.

8 commentaires:

catherine2 a dit…

donner du sens à chaque événement, c'est déjà s'évader un peu du bocal, ne pas s'examiner, ne pas se contrôler, laisser aller c'est une autre étape qui ne m'est pas simple.

Caramelle a dit…

Coucou,

oui, je crois que tu fais bien de dire qu'il n'y avait plus la diade "agréable-désagréable". Je crois que l'homme veut souvent s'appâter lui-même en espérant que le chemin spirituel donnera plein de beaux fruits agréables. Pourtant je pense qu'il n'en est rien (et c'est assez récemment que je me suis fait cette réflexion). Je crois que "progresser" veut juste dire : se rendre compte qu'il n'y a plus personne pour ressentir l'agréable ou le désagréable. Et du coup ces notions n'existent même plus !

merci pour ton témoignage,

la bise !

Mingingi des prairies a dit…

Merci de partager avec nous cette belle expérience :D

gazou a dit…

Ton article m'a intéressé... j'ai besoin d'y réfléchir

Jean a dit…

"...il s’agit plutôt de se fondre, de se dissoudre, de ne faire plus qu’un avec cette sensation, de l’habiter et de se laisser entièrement habiter par elle, de disparaître avec elle, pour laisser venir une autre conscience...."

Plus que de longues explications, des témoignages comme celui ci montre à quel point nous sommes proches !
Précisément cette semaine, mes méditations étaient centrées sur le rapport intérieur-extérieur pour parvenir à exactement la même conclusion .

La seule différence , c'est que tu commences par l'extérieur pour arriver à la Conscience-Vie , alors que cette Conscience est mon point de départ pour aller vers l'extérieur .

Par extérieur , j'entends aussi bien les objets matériels , nos relations avec les autres , que nos pensées et émotions .

Christian a dit…

Merci pour vos commentaires.

Merci Jean pour ces précisions sur l'intérieur-extérieur qui m'éclairent bien.

Lilou a dit…

" Suivre la Joie "

Le suivre dont je parle
n'est pas nonchanlence
il est vigilance de chaque instant
pour habiter le courant .

Le suivre dont je parle
n'estpas insouciance
il est constance de chaque instant
pour habiter le courant .

Le suivre dont je parle
n'est pas imprudence
il est patience de chaque instant
pour habiter le courant .

Le suivre dont je parle
est une confiance
qui se fait innocence
pour à chaque instant
habiter le courant .

Lise

piwi a dit…

Hors du bocal, dedans/dehors n'existe plus.

Je fais cette expérience parfois quand je m'oublie et m'offre toute au ressenti - les limites de mon corps et de mon identité s'évanouissent. alors je ne suis plus matière solide, mais énergie fluide, mouvement, je suis... le vent, l'arbre, l'oiseau

Cela fait écho à ce que j'ai pu lire sur la vision quantique dont parle Grof ici dans "Sagesse des sages" de Capra:

"Dans le mode cartésien-newtonien, nous percevons la réalité quotidienne en termes d'objets séparés, d'espace à trois dimensions et de temps linéaire. Dans le mode transpersonnel, les limitations habituelles de la perception sensorielle et du raisonnement logique sont transcendées et notre perception passe d'objets solides à des structures d'énergies fluides.
Les deux modes de conscience sont dit "complémentaires" parce que les modes de perception correspondants peuvent être appelés "du genre d'une particule" et "du genre d'une onde", par analogie à la physique quantique."

Le jour où le monde scientifique en prendra toute la mesure, il cessera d'étudier des objets extérieurs, séparés,"morts", pour ressentir la merveilleuse unicité de toute Vie, alors les frontières entre la science et la spiritualité seront abolies.