début de ce blog - 24 décembre 2008

Le divin rencontre l'humain, le céleste fait du terrestre son nid,
l'essentiel allume ses lumières aux fenêtres de l'existentiel… Une histoire de naissance !

samedi 13 juin 2009

Commencement

À la fin d’une belle histoire il est fréquent que l’on repense à son commencement. Cela vous est-il arrivé ? Moi oui. Mais au commencement d’une nouvelle étape, qui pense à sa fin ? Pourtant c’est une réalité incontournable. Tout ce qui débute dans ce monde est promis à un achèvement. C’est ainsi. Même l’arbre que l’on plante mourra un jour. Alors c’est vrai, dans certains cas nous ne sommes plus là pour le voir. Comme pour un couple qui a su s’aimer, grandir et faire le parcours ensemble : celui qui part le premier n’en connaîtra pas l’issue. Mais l’autre qui reste, comment pourrait-il échapper à l’après ? Et même pour un enfant, s’il paraît logique que ce soit lui le témoin de la disparition de ses parents, les parents ne peuvent pourtant ignorer que l’enfant aussi s’en ira un jour. Et certains, de l’avoir oublié, se sont trouvés durement frappés… La vie n’est que cycle, et cela signifie que tout commencement appelle une fin. Nous devons nous en souvenir, même si nous ignorons la durée de bien des cycles.

On pourrait donc imaginer le dialogue d’un homme et d’une femme qui viennent de se rencontrer, éprouvent l’un pour l’autre de vrais sentiments amoureux, constatent l’élan puissant qui soulève leurs deux cœurs, désirent s’engager pour une vie commune… et qui au lieu du « j’aimerais que notre amour dure toujours » se confient sur l’oreiller « notre histoire a un commencement, elle aura donc aussi une fin », et s’autorisent à en parler. Cela briserait le romantisme de la situation ? Peut-être, mais ce serait un moyen de ne pas confondre l’histoire qui veut s’écrire avec ce dont elle nous parle. Car si les humains ont su à une certaine époque construire des temples et des cathédrales qui ont défié les siècles, n’est-ce pas ce qu’ils désignent qui doit retenir notre attention plus que les monuments eux-mêmes ? Et une fleur qui ne dure que quelques jours ne nous raconte-t-elle pas le même au-delà ? Regarder la fin dès le commencement, ce n’est pas désespérer : c’est veiller à rester reliés à ce qui n’a ni commencement ni fin.

7 commentaires:

Mingingi des prairies a dit…

C'est un très beau texte, c'est aussi ce que nous enseigne la nature avec le rythme des saisons.Printemps, été, automne, hiver...et printemps ? ;)

les ptits bonheurs a dit…

Magnifique !
A lire et relire, je vais le garder.

Christian a dit…

Merci mystère, le film dont tu indiques le titre est une référence pour moi. As-tu aussi vu "l'île" de Pavel Lounguine ?

Merci les ptits bonheurs, ...et dommage si tu jettes tous les autres : D

Mingingi des prairies a dit…

Non, Christian, je ne connais pas "l'île" de Pavel Lounguine. Peux-tu m'en dire plus ? Je suis toujours partante pour faire des découvertes cinématographiques...:D

les ptits bonheurs a dit…

Je ne jette pas les autres. Mais certains comme celui-ci me parlent plus alors je l'ai recopié à la plume et je l'ai affiché au-dessus de mon bureau. Et je le relis en tout ou partie dès que je lève les yeux. Jusqu'au moment où un autre texte viendra prendre sa place et que celui-ci terminera dans mon classeur à textes.Voilà. Continue à écrire Christian, j'aime tant te lire.

Christian a dit…

Merci.

christelle H a dit…

on pourrais alors aussi imaginer que cette femme et cet homme conscient de la fin de toute chose, n'aspirant plus qu'à l'essentiel...laissent consciemment le feu, peu être sacré, de leur amour, illuminer leur présent, sans rien ajouter ni enlever, abandonnant enfin, aux frontières et dans les limbes du temps, leur peur. Retrouvant par la même la promesse de leur premier regard...la promesse de nourrir le cœur de l'autre de sa lumière...Leur touchés et leur tendres baisés seraient les notes d'une juste mélodie mettant en résonance l'amour des anges...

que ce serait beau...