début de ce blog - 24 décembre 2008

Le divin rencontre l'humain, le céleste fait du terrestre son nid,
l'essentiel allume ses lumières aux fenêtres de l'existentiel… Une histoire de naissance !

mardi 9 juin 2009

Castration

Difficile de mettre en mots un tel épisode de sa vie et tout ce qu’il implique. Pourtant elle sentait depuis quelque temps qu’il serait nécessaire d’en ‘passer par là’. Parce qu’au fond le silence est complicité, presque consentement à ce qui nous a gravement blessé. Et les conséquences, le tribut payé depuis tant d’années, se sont accumulés au point de rendre son épanouissement impossible. Et toutes ses tentatives de compensation n’y pourront rien. Et maintenant elle sait, elle sent, que vouloir encore et toujours contourner cet obstacle la maintiendra encore et toujours dans l’impasse où elle se trouve.

Son mari, elle l’a épousé sans amour. Les arrangements de familles, et la pression douce mais tellement ferme de sa mère, l’y ont obligée. Cet homme a été patient et compréhensif envers elle, c’est déjà beaucoup. Mais peut-être était-ce aussi l’ultime ressort du piège qui se refermait sur elle. Car elle n’a jamais éprouvé de désir dans son corps de femme. Et ce désert faute de désir, au lieu de chercher avec elle à en sortir, il lui a proposé de le rendre ‘vivable’. Mais c’est resté un désert, avec toute son aridité. Et la malédiction qui a tari la source seule capable de le transformer en oasis, n’a pas été levée.

Les choses se sont passées quand elle avait six ans. Le besoin et l’envie d’explorer plus avant le mystère du corps et cette forme de présence qu’il dit au travers de la différence sexuelle. C’était avec un garçon du village, de son âge. Ils ont joué au ‘docteur’. Surpris dans cet ouvrage, ils ont été punis. Et pour que la fille soit préservée de ce que son père a perçu comme l’expression d’une pulsion maligne, elle a été enfermée trois jours dans une pièce obscure. Le temps d’une mort, sans résurrection. Ce que la mère a fait, si elle a tenté de plaider sa cause, l’histoire ne le dit pas. Mais la fille n’a jamais revu le garçon. Et aujourd’hui l’époux de cette femme est médecin…

1 commentaire:

Acouphene a dit…

Et toutes ces maladies en nous sans étiologie...