Il arrive parfois la situation suivante : vous faites appel, disons, à votre installateur sanitaire. Il fait son intervention, un nouveau raccordement pour brancher votre adoucisseur d’eau. Mais, vous vous en apercevez quand il est reparti, l’installation est mal faite et vous empêche dorénavant d’accéder au robinet d’arrêt de l’eau, ce qui est tout de même un inconvénient majeur pour les jours où se produit une fuite dans la maison ! Vous demandez qu’il revienne et vous lui soumettez le problème, en lui indiquant que de votre point de vue, il faudrait reprendre et déplacer toute l’installation. « Vous n’y pensez pas (sous-entendu j’ai autre chose à faire que de recommencer mon travail), un simple contournement fera l’affaire ». Le contournement est réalisé, et lorsque le lendemain vous allez jeter un coup d’œil, stupeur il y a une fuite au niveau du branchement de l’adoucisseur. « Monsieur l’installateur, il y a une fuite… ». Ne vous inquiétez pas, il va venir ! Il revient en effet quelques jours plus tard, et vous explique que c’est d’avoir travaillé au chalumeau pour réaliser le contournement qui a endommagé le raccord. Un coup de clef à molette et il n’y paraîtra plus. Le coup est donné, et patatras, d’avoir un peu trop forcé c’est la rupture. On coupe l’eau en hâte (merci le contournement !) mais il va falloir commander une nouvelle pièce, et là impossible de savoir le délai…
De cette histoire, dont j’invente à peine les détails, il est possible de retenir plusieurs leçons. Certains s’interrogeront peut-être sur le ‘mauvais karma’ qui est le vôtre d’avoir attiré dans votre vie un tel installateur. D’autres vous diront, quand c’est mal parti, il vaut mieux en faire son deuil, et faire reprendre les travaux par un autre artisan -à condition de pouvoir suivre financièrement. D’autres encore souligneront que c’est l’occasion de vous affirmer, associations de consommateurs, avocats, tout est bon pour contraindre ce gaillard à réparer ses erreurs, et vous pour passer vos loisirs en démarches et procédures. Personnellement je choisis de méditer (car l’histoire dure depuis plus de 6 mois) sur l’incroyable capacité de l’humain à persévérer sur une fausse piste. Combien de fois ai-je engagé une mauvaise voie dans ma vie ? Mais simplement parce que j’y ai mis de ma sueur et de mon énergie, je veux faire que ça marche. Et plus je me dépense en ce sens, moins il devient envisageable pour moi de reconnaître que c’est une erreur. Il va falloir sérieusement que j’envisage de remercier mon installateur pour cette belle leçon. Qu’en pensez-vous ?