début de ce blog - 24 décembre 2008

Le divin rencontre l'humain, le céleste fait du terrestre son nid,
l'essentiel allume ses lumières aux fenêtres de l'existentiel… Une histoire de naissance !

jeudi 25 décembre 2008

Privilège

Elle est entrée. Elle s’est assise. Elle était arrivée un peu avant l’heure, signe que le rendez-vous était important pour elle. Et dès qu’elle s’est trouvée en face de moi, elle s’est mise à me raconter ce qui s’était passé pour elle depuis notre dernier entretien.

Les consignes que je lui avais données, elle les a appliquées à la lettre. Et le résultat n’a pas tardé. Un temps chaque jour pour se rencontrer elle-même, pour ouvrir le dialogue avec l’autre face d’elle-même, celle qui sait. Et le dialogue a eu lieu. Un peu rude. Mais pour aller à l’essentiel. Et elle a pris conscience de son errance.

Neuf années qu’elle s’était comme enterrée avec un homme qui l’a très mal aimée. Neuf années durant lesquelles elle voulait sans doute mener la vie de ‘tout-le-monde’, où elle a été « la femme de » et a fait deux adorables bambins. Mais aussi neuf années durant lesquelles elle a délaissé ce regard qui voit au-delà des apparences, qui comprend que ce qui nous fait courir n’est qu’illusion, et que la tâche véritable qui nous attend c’est de relier la profondeur du cœur à tout ce que l’on vit. Peu importe pour ainsi dire les circonstances particulières de notre parcours. S’il y a un bonheur en ce monde, il découlera de cet accord-là.

Le temps que nous avons passé ensemble a été intense. C’était comme si l’air autour de nous était devenu plus dense. Ce qu’elle voulait exprimer, mon esprit le comprenait déjà. Et cette sorte d’évidence l’a profondément rassurée. Car ce n’est pas simple de partager un vécu si différent, si décalé par rapport à ce que lui renvoient ses amies et son entourage. Mais quel soulagement d’entendre que ce qui avait commencé à se révéler pour elle durant son adolescence n’était pas du délire.

Elle s’est levée. Pour repartir. Sur mon bureau, le livre de Fabienne Verdier « Passagère du silence » - acheté il y a peu sur la recommandation d’un autre ‘blogger’. Un très beau récit, de ses dix ans d’initiation à la calligraphie en Chine. Je le lui ai prêté. Quel privilège pour moi : être passeur.

1 commentaire:

Quichottine a dit…

Je viens poser des mots ici, juste parce qu'il n'y avait rien, parce que ce texte est beau, parce que je me suis dit que je pouvais aussi te dire que ce n'était pas grave de ne pas pouvoir rendre les visites que l'on te fait.

Celui qui s'arrête ne repart pas sans rien.

Merci.