début de ce blog - 24 décembre 2008

Le divin rencontre l'humain, le céleste fait du terrestre son nid,
l'essentiel allume ses lumières aux fenêtres de l'existentiel… Une histoire de naissance !

lundi 29 juin 2009

Michael

Disons-le tout de suite, je ne le connais pas personnellement (!) et mon propos de ce jour ne concerne donc que le personnage, le symbole, l’icône - comme on dit maintenant. Mais puisqu’à ce titre il ‘appartient’ à notre génération, il me paraît intéressant d’éclairer ce qu’il nous renvoie de notre façon d’être au monde. Et parce que le constat est accablant, une réflexion s’impose qui pourrait aussi être l’occasion d’une prise de conscience. Une façon de saluer cette existence qui éclaire à sa manière nos tâtonnements…

Voilà un jeune prodige, propulsé (violemment ?) par son père pour remplir ce contrat : « ta vie sera meilleure que la nôtre mon fils ». C’est déjà tout un programme, un schéma terriblement aliénant. Vient ensuite le succès de la scène qui s’appuie sur le paraître au détriment de l’être. C’est la perte du lien fondamental au Vivant. S’ajoute finalement ce besoin de se recréer lui-même à l’image des fantasmes de son mental. C’est l’impasse totale, dont le prix est un véritable calvaire.

Cet homme, cet itinéraire, ce projet, suscite l’adhésion de millions de fans de par le monde. Sa disparition est saluée avec des élans de ferveur qui éclipsent même les conflits politiques les plus sanglants. Rien d’étonnant. Il est à lui seul la synthèse de la forme actuelle de notre humanité : vivre dans l’espoir factice d’un futur radieux, en mobilisant une débauche de moyen pour tenter de le fabriquer de toutes pièces, pour s’apercevoir finalement que c’est le meilleur moyen d’aller droit en enfer.

Mais voilà, aujourd’hui cette vie en forme de ‘clip’ se dissout. Avec tout le respect que je voudrais avoir pour la personne, l’évanouissement du personnage me semble faire partie des ‘signaux’ qui indiquent que nous arrivons à la fin d’un cycle. Il est temps de renouer avec l’écoute de l’Être, qui nous invite à célébrer la beauté et l’intelligence du Vivant, qui nous enseigne que le bonheur n’a rien à voir avec la possession et le pouvoir. C’est à ce titre que je participerais par le cœur à la cérémonie de ses funérailles.

vendredi 26 juin 2009

Le bocal

Durant la méditation, ce matin, mon esprit s’est trouvé à nouveau en bute à la sensation d’être enfermé dans un bocal. Désagréable impression. Vécu pénible même. Et le pendant de ce désagrément bien sûr, c’est le besoin de chercher l’issue, de trouver comment rejoindre le flux joyeux de la vie. Or d’expériences en expériences, il se confirme pour moi que cette issue n’existe pas. Même si souvent j’ai réussi à porter mon attention vers des pensées et même des perceptions plus agréables, j’ai compris que ce n’est qu’une façon de changer de rêve, et non pas de rencontrer l’éveil. Et peu à peu j’ai réalisé que de se focaliser sur l’opposition entre l’intérieur et l’extérieur du bocal renforçait l’expérience de l’enfermement. Pour passer à un autre plan, il s’agit plutôt de se fondre, de se dissoudre, de ne faire plus qu’un avec cette sensation, de l’habiter et de se laisser entièrement habiter par elle, de disparaître avec elle, pour laisser venir une autre conscience.

Le mental n’aime pas trop s’approcher de ce qu’il étiquette comme désagréable. Pourtant ce matin l’évidence que la vie n’est aucunement affectée par les changements de forme, s’est encore une fois ‘révélée’ à moi. Plus rapidement que les fois précédentes - la pratique semble porter ses fruits. Alors j’ai ‘vu’ que les perceptions de mon esprit n’étaient qu’une forme de plus et que me noyer ‘là-dedans’ ne menaçait aucunement la vie elle-même. Une forme pouvait disparaître, une autre apparaîtrait, qu’importe. L’esprit se rebiffe craignant la folie. Mais alors que la folie soit !……… Et voici que je me suis retrouvé ‘feuille de l’olivier’. Je n’ai pas vu mentalement un arbre, je n’ai pas médité à son sujet. J’étais ‘feuille de l’olivier’ sentant le programme complet et entier de l’arbre dans mes cellules, mais exprimant ce programme à l’endroit particulier de la feuille au bout d’une branche. Et c’était joyeux d’être feuille comme manière particulière d’être l’arbre. Et j’ai su qu’il n’y avait aucune différence entre eux. Mais que le génie de la vie distribuait seulement cette diversité pour la Beauté. Plus de bocal, plus d’esprit, plus d’agréable-désagréable. Juste une conscience-vie.

mardi 23 juin 2009

Au bout de la rue

Ça devait arriver ! Mercredi dernier je reçois un mail d’une amie que je n’ai pas revue depuis six mois. Vous savez, ce genre de message collectif et un peu anonyme qui vous annonce un événement, une pétition à signer, ou dans lequel on vous recopie de belles paroles d’un auteur incertain… Pourtant cette fois il s’agit d’un rendez-vous aux Jardins de la Fontaine pour un pique-nique vendredi à 19h. Pourquoi moi ? Et qui sont ces gens ? Sur mon agenda rien de prévu. Je décide donc de m’y rendre. Inutile de prévenir, aucune consigne, on verra bien. Le jour dit, à l’heure dite… personne. Un quart d’heure passe, une demi-heure, enfin voilà l’amie, elle m’annonce que quatre participants arrivent. Les autres ont renoncé, le temps étant incertain.

Le groupe s’installe avec simplicité. On déballe, on partage. Chacun(e) se présente. Des personnes ‘en chemin’ comme on dit, qui ont une sensibilité, un éveil, un autre regard sur la vie. Les échanges sont personnels et plutôt profonds, sans jugement, dans l’ouverture. Quelques expériences se racontent, et puisque l’heure de fermeture des Jardins arrive, on se recopie à tout hasard une adresse mail… Le lendemain dans ma boîte, je reçois de l’une des participantes une invitation à rejoindre un réseau social. Vous savez, ces cercles d’affinités qui se développent sur internet. Ici il s’agit de personnes qui s’engagent pour réinventer le respect de la Planète et de l’Humain. Des personnes comme vous et moi, qui en ont juste marre d’attendre des jours meilleurs.

Alors je m’inscris, et en choisissant de sélectionner les personnes et les rencontres proches de chez moi, je vois une invitation pour un temps de méditation dimanche prochain… au bout de ma rue ! J’y serai, et je le signale d’un clic. En fin d’après-midi je retourne voir la page, deux autres personnes se sont ajoutées… Voilà c’est sûr, nous avons atteint un seuil. Il y a encore quelques années qui aurait imaginé cela ? Maintenant on peut désespérer de l’état de notre monde. On peut aussi rejoindre localement ceux qui comme nous bougent. Et vous allez voir, les choses iront en s’accélérant. Car il est temps. Et je me sens d’un coup fier d’avoir agit depuis plus de 25 ans pour que cela arrive. Et si j’ai traversé tant de moments d’obscurité et de doute, je me dis aujourd’hui : ça doit arriver !

dimanche 21 juin 2009

Galère

Elle vient de quitter son boulot… pour reprendre une formation. Parce qu’elle a compris que ce n’était pour elle qu’une voie de garage, pas un chemin d’évolution. Et puis elle décide de déménager… parce qu’habiter en face de son ex lui pourrit la vie et l’empêche d’être vraiment elle-même. Et tout cela en assumant son rôle de mère de deux jeunes enfants. Mon Dieu, quel courage ! Pourtant ses décisions semblent justes. La vie lui sourit : elle trouve du premier coup l’employeur pour sa formation et dans la foulée l’appartement. Et voilà déjà que ces changements lui paraissent trop faciles. Alors elle se met en galère.

on en perd la boussole

L’appartement est bien situé, avec un beau jardin. Mais il a besoin qu’on rafraîchisse la déco. Un ami lui propose de l’aide. Il a la cinquantaine, personne à la maison, et du temps… Elle accepte un coup de main pour la peinture, car ce week-end elle se sent épuisée. L’ouvrage achevé, il est question du revêtement de sol. Pourtant les jours passent et elle n’ose confirmer le rendez-vous. Le vendredi, en sortant d’une semaine harassante, elle file au brico du coin. Son air tellement décidé fait que le vendeur la laisse porter le gros rouleau et trouver toute seule comment le caser dans sa petite voiture. Puis vient l’étage qu’il faut monter, et le deuxième. Elle voudrait pleurer. Mais en serrant les fesses elle y arrivera. En forçant encore elle réussira même le jour suivant à faire la pose. Et le dimanche, après les finitions, elle sera bien sûr à l’heure pour récupérer ses enfants…

Ce qu’elle ne sait pas, c’est que durant ces deux jours, l’ami en question tournait en rond chez lui en se demandant pourquoi la vie le laissait désoeuvré, alors qu’il se sent en pleine forme avec ce besoin de générosité. Pour lui, une véritable souffrance. Mais il vaut tellement mieux que chacun reste dans son coin. L’entraide c’est trop louche. Et cela pourrait n’être qu’un subtil jeu de séduction. Misère ! Alors mesdames sachez refuser le soutien qu’on vous propose. Au nom de tous ces hommes qui vous ont abusées. Restez fières et indépendantes, nous en serons tous gagnants. Parole d’ami.

vendredi 19 juin 2009

Interpréter

Le rêve, message envoyé par l’inconscient pour faire évoluer le conscient, se heurte aux mécanismes de défense constitués essentiellement par toutes nos peurs. Pour les contourner, il est crypté. Cela nous permet de rêver des histoires totalement invraisemblables en nous disant : « quel délire, cela n’a rien à voir avec ma vie ! ». Ce recul nous laisse le temps de recueillir le rêve, de le noter le plus précisément possible, pour ensuite procéder à son interprétation. Car rien de ce que nous rêvons n’est au hasard. Et même l’histoire la plus étrange nous concerne au plus haut point. Mais à vouloir trop vite comprendre, on prend le risque du refoulement qui se traduit par l’oubli, souvent avant même le réveil.

Il existe différentes voies d’interprétation. Celle que je pratique et qui me paraît la plus fructueuse, part de l’idée que tous les éléments du rêve sont des projections de divers aspects de moi-même. Elle comporte trois étapes. D’abord noter le rêve et ses différents éléments : personnes, animaux, objets, lieux, …etc. Ensuite se poser la question, pour chacun de ces éléments séparément, et indépen-damment de l’histoire du rêve : « que signifie-t-il pour moi ? ». Enfin replacer ces éléments avec leur signification dans le scénario du rêve pour découvrir le jeu de leurs interactions et décoder les problématiques dont ils me parlent.

Voici un exemple : je rêve d’un clown qui fait de la bicyclette, il heurte une bouteille, tombe à terre, et se retrouve aux pieds de mon père qui le regarde d’un air réprobateur. Pour moi : le clown = la tristesse, la bicyclette = l’indépendance, la bouteille = l’envie d’être ailleurs, la terre = le concret, mon père = l’effort. Ainsi le rêve me suggère que dans ma vie j’ai pris mon indépendance avec tristesse et qu’elle se heurte à l’envie d’être ailleurs, que je vis le concret comme une chute qui me confronte à l’ampleur des efforts à fournir dont je ne me sens pas capable… Quel cadeau ! Savoir mieux où j’en suis c’est gagner la chance de pouvoir évoluer. J’emporte avec moi ce rêve pour m’éveiller à une autre façon de vivre.

mercredi 17 juin 2009

Rêver

Le rêve est un des mécanismes majeurs de notre esprit. Il serait le fruit d’une tentative de l’inconscient d’informer le conscient d’une perception plus large et plus appropriée de la réalité - je dis bien, de la réalité. Car l’état conscient est basé sur des schémas de pensées qui mettent la réalité à distance, qui la réduisent et la déforment pour en faire une représentation qui n’a parfois plus grand-chose à voir avec ce qu’elle est censée représenter. Et cette dérive nécessite des correctifs apportés par les rêves. L’activité onirique peut alors être considérée comme une voie d’éveil, ainsi que nous y invite les cultures traditionnelles en Afrique, en Australie ou chez les Amérindiens. Ce qui se résume ainsi : « Rêvons pour nous éveiller, car quand nous croyons être réveillés nous dormons ».

Mais qui prête encore attention à ses rêves ? Quand ils sont agréables et doux nous avons vite fait de dire : « ce n’était qu’un rêve ». Quand ils sont plus compliqués ou embrouillés, on se plaint de ces perturbations qui troublent notre sommeil. Dans les deux cas nous parvenons à les neutraliser, quand ce n’est pas plus simplement encore par la voie de l’oubli : « moi, je ne rêve jamais ! ». Pourtant les rêves sont le terreau fertile de notre réconciliation avec la vie. Ils contiennent les germes de toutes les transformations dont nous avons besoin pour avancer. Dommage de s’en priver.

Pour remplir au petit matin sa corbeille d’un joli rêve, il s’agit bien sûr de s’organiser un peu. La veille, au moment de m’endormir, j’évite de m’effondrer dans le sommeil pour fuir les frustrations de la journée ou en cédant à l’épuisement que produit l’excès de ruminations mentales. Je m’allonge sur le dos en portant une attention légère à ma respiration et en me reliant avec soin à toutes les sensations de mon corps. Guidé par cette activité, je laisse mon esprit formuler le vœu libre et confiant d’être visité par le grand Messager. C’est lui qui saura m’apporter ce qui est utile. Déjà je le remercie, en ayant pris soin de poser à portée de main papier et crayon pour noter quelques mots clés. La rosée du rêve est si vite évaporée. Et mon visiteur apprécie ces quelques égards. Me voilà prêt à rêver.

lundi 15 juin 2009

L'enfer

Il paraît qu’il est pavé, et ce serait de bonnes intentions. Et je me demande parfois, si ce n’est pas d’intentions - tout simplement. Car nous voici en vie, et cette condition fait naître en nous l’envie, le projet, l’intention de la remplir de tout ce qui nous semble beau, bon et désirable. Un élan que notre société exalte et considère comme signe de vitalité, mais un élan, reconnaissons-le, qui crée aussi notre enfer. Lorsque les choses ne vont pas comme nous aimerions. Lorsque les personnes et les évènements ne répondent pas à nos attentes. Nous voici déçus et contrariés, presque prêts à quitter le navire. Alors certains cherchent les grands moyens. D’autres plus raisonnables révisent leurs ambitions à la baisse parfois jusqu’à vouloir en perdre définitivement la trace. Et cela conduit immanquablement à un état dépressif. Mais franchement, est-ce en réduisant la taille de l’enfer qu’on en sort ?

étrange beauté (merci Jean)

Sous les pavés, la plage. Slogan pour un monde libéré de toute intention ? Vivre au jour le jour, sans autre projet que jouir… c’est encore une intention ! Et la réalité a vite fait de nous remettre dans le rang. Il s’agit donc de creuser plus profond. Creuser jusqu’à la Source, pour retrouver l’Intention. Celle qui nous parle d’être, dans nos désirs et nos aspirations, et par-delà eux tous, être l’expression de l’infinie richesse du mouvement de la Vie. Rester conscient de nos attentes, mais les mûrir au point que leur chair se gonfle et s’ouvre et s’offre à plus vaste qu’elles. Abandon intime qui promet l’éternelle fécondation. Si seulement nous savions trouver le chemin de ce féminin en nous. Nous pourrions en jouir sans fin, sans finalité, juste pour entrer en accord avec le grand Foisonnement. Mais à ce paradis luxuriant nous semblons décidemment préférer nos enfers étriqués. Jusque quand ? Même les pavés transpirent la beauté, de leur étonnante diversité…

samedi 13 juin 2009

Commencement

À la fin d’une belle histoire il est fréquent que l’on repense à son commencement. Cela vous est-il arrivé ? Moi oui. Mais au commencement d’une nouvelle étape, qui pense à sa fin ? Pourtant c’est une réalité incontournable. Tout ce qui débute dans ce monde est promis à un achèvement. C’est ainsi. Même l’arbre que l’on plante mourra un jour. Alors c’est vrai, dans certains cas nous ne sommes plus là pour le voir. Comme pour un couple qui a su s’aimer, grandir et faire le parcours ensemble : celui qui part le premier n’en connaîtra pas l’issue. Mais l’autre qui reste, comment pourrait-il échapper à l’après ? Et même pour un enfant, s’il paraît logique que ce soit lui le témoin de la disparition de ses parents, les parents ne peuvent pourtant ignorer que l’enfant aussi s’en ira un jour. Et certains, de l’avoir oublié, se sont trouvés durement frappés… La vie n’est que cycle, et cela signifie que tout commencement appelle une fin. Nous devons nous en souvenir, même si nous ignorons la durée de bien des cycles.

On pourrait donc imaginer le dialogue d’un homme et d’une femme qui viennent de se rencontrer, éprouvent l’un pour l’autre de vrais sentiments amoureux, constatent l’élan puissant qui soulève leurs deux cœurs, désirent s’engager pour une vie commune… et qui au lieu du « j’aimerais que notre amour dure toujours » se confient sur l’oreiller « notre histoire a un commencement, elle aura donc aussi une fin », et s’autorisent à en parler. Cela briserait le romantisme de la situation ? Peut-être, mais ce serait un moyen de ne pas confondre l’histoire qui veut s’écrire avec ce dont elle nous parle. Car si les humains ont su à une certaine époque construire des temples et des cathédrales qui ont défié les siècles, n’est-ce pas ce qu’ils désignent qui doit retenir notre attention plus que les monuments eux-mêmes ? Et une fleur qui ne dure que quelques jours ne nous raconte-t-elle pas le même au-delà ? Regarder la fin dès le commencement, ce n’est pas désespérer : c’est veiller à rester reliés à ce qui n’a ni commencement ni fin.

jeudi 11 juin 2009

Névrose-Psychose

La psychologie n’est pas une science exacte (au sens où le sont les mathématiques ou la physique). Elle nous propose pourtant des repères, des pistes de réflexion et de travail pour aborder cette ‘matière’ qui nous concerne tous au quotidien : la vie psychique. Diverses théories ont cours, et différents modèles ont été élaborés pour tenter de décrire le psychisme humain et d’agir sur lui. Dans ce dédale je ressens toujours à nouveau le besoin de prendre un peu de hauteur pour garder en vue les lignes d’ensemble. Et parmi elles, les deux grandes familles de souffrances psychiques auxquelles l’être humain se trouve exposé : les névroses et les psychoses.

Si l’on choisit de comparer le psychisme à un ballon, on dira alors que l’état de bonne santé correspond au ballon ayant atteint sa pleine dimension avec un gonflage optimum. Dans ces conditions, tous les sportifs le confirmeront, il est agréable de jouer, la balle rebondit bien, les passes sont aisées, et les joueurs peuvent démontrer leur dextérité et toute leur créativité au cours du jeu.

Dans le cas de la névrose, le ballon manque de punch, il est sous-gonflé, il est déformé voire ratatiné, il comporte parfois même des renflements qui rendent son comportement au jeu très aléatoire. Les joueurs qui ont l’habitude d’un bon ballon ressentent instantanément cette ‘chose étrange’ avec laquelle il devient difficile de mener correctement le jeu. Mais comme chacun de nous n’a guère que l’expérience de son propre ballon, il est souvent difficile de s’apercevoir de sa névrose.

Pour la psychose, en poursuivant l’image du ballon, c’est l’intégrité de la balle qui est menacée par l’effet d’une membrane fissurée, d’une usure prématurée ou d’un gonflage excessif. Il suffit alors d’un jeu trop violent et c’est l’explosion. Et avec elle, généralement l’interruption de la partie. C’est la raison pour laquelle classiquement on considère que la psychose relève de la psychiatrie avec hospitalisation. Mais peut-être est-il bon de rappeler que seul 1 à 3 % de la population sont concernés, et que cette souffrance se déclare généralement avant l’âge de 30 ans. Alors que la névrose dans ses divers degrés s’étend probablement à 95 % d’entre nous.

mardi 9 juin 2009

Castration

Difficile de mettre en mots un tel épisode de sa vie et tout ce qu’il implique. Pourtant elle sentait depuis quelque temps qu’il serait nécessaire d’en ‘passer par là’. Parce qu’au fond le silence est complicité, presque consentement à ce qui nous a gravement blessé. Et les conséquences, le tribut payé depuis tant d’années, se sont accumulés au point de rendre son épanouissement impossible. Et toutes ses tentatives de compensation n’y pourront rien. Et maintenant elle sait, elle sent, que vouloir encore et toujours contourner cet obstacle la maintiendra encore et toujours dans l’impasse où elle se trouve.

Son mari, elle l’a épousé sans amour. Les arrangements de familles, et la pression douce mais tellement ferme de sa mère, l’y ont obligée. Cet homme a été patient et compréhensif envers elle, c’est déjà beaucoup. Mais peut-être était-ce aussi l’ultime ressort du piège qui se refermait sur elle. Car elle n’a jamais éprouvé de désir dans son corps de femme. Et ce désert faute de désir, au lieu de chercher avec elle à en sortir, il lui a proposé de le rendre ‘vivable’. Mais c’est resté un désert, avec toute son aridité. Et la malédiction qui a tari la source seule capable de le transformer en oasis, n’a pas été levée.

Les choses se sont passées quand elle avait six ans. Le besoin et l’envie d’explorer plus avant le mystère du corps et cette forme de présence qu’il dit au travers de la différence sexuelle. C’était avec un garçon du village, de son âge. Ils ont joué au ‘docteur’. Surpris dans cet ouvrage, ils ont été punis. Et pour que la fille soit préservée de ce que son père a perçu comme l’expression d’une pulsion maligne, elle a été enfermée trois jours dans une pièce obscure. Le temps d’une mort, sans résurrection. Ce que la mère a fait, si elle a tenté de plaider sa cause, l’histoire ne le dit pas. Mais la fille n’a jamais revu le garçon. Et aujourd’hui l’époux de cette femme est médecin…

dimanche 7 juin 2009

Se réjouir

Ce matin, dans un premier éveil à l’aube, mon esprit a eu l’amabilité de laisser mon cœur se réjouir des sons qui parvenaient jusqu’à mes oreilles. Dans une sorte d’effacement temporaire, il a bien voulu ne pas s’emparer de l’information pour la traiter et émettre une opinion à son sujet, mais faire place à la seule réceptivité et la résonance intérieure qui l’accompagnait. Et ce fut un moment de joie. Il y avait là le ronflement d’une mobylette qui s’évanouissait dans le lointain, et puis par intermittence le pépiement d’un oiseau. Bizarrement, je n’ai perçu en moi aucune préférence. L’un et l’autre sons traduisaient parfaitement « la fête de la vie » et cette fête n’était pas au-dehors ou au-dedans, elle était partout et nulle part. Tout baignait en quelque sorte, mais il n’y avait pas de contenu et de contenant. C’était un peu comme si l’eau du bain et la baignoire et le baigneur n’étaient qu’une seule réalité, une continuité d’atomes traversés par une seule onde : la vie.

expérience sous la couette

Ne croyez pas que ce moment ait été spectaculaire. Il s’est déroulé entre un étirement et un retournement sous la couette, durant quelques minutes peut-être, avant de disparaître au profit de la fin de l’itinéraire de mon sommeil. Mais j’en ai le souvenir précis, et j’en conserve la trace en moi pendant que j’écris. C’est d’ailleurs avec cette seule pensée que je suis finalement reparti dans mes rêves : « Partager avec mes amis du blog cette expérience ». Car il y avait là une grande douceur, une satisfaction sans son contraire, un bonheur qui ne dit rien de tous les malheurs de l’existence, une profusion libre de toute bonne raison. Et j’ai aimé la vie, ou devrais-je dire j’ai été dans l’amour de la vie. La quête, celle qui m’aiguillonne au quotidien, s’est dissoute. Aucun besoin, aucune attente. Et justement là mon engagement m’a paru total, sans rien fuir de ce monde et des réalités de l’existence.

Pour quelles raisons ai-je bénéficié de cette expérience au petit matin ? Est-ce d’avoir intensifié en fin de journée hier ma méditation : « Ce qui est, est » ? Ou est-ce d’avoir commencé une cure de ‘millepertuis’ ? Ou suis-je au bénéfice de la prise de conscience collective dans laquelle l’humanité semble actuellement vouloir progresser ?… La particularité de cette expérience est sans doute qu’on s’y prépare, mais qu’elle vient sans qu’on puisse dire pourquoi. Et que l’on peut seulement s’en réjouir. C’est ce que je fais.

vendredi 5 juin 2009

À la maison

Le 5 juin 2008 lors d'une conférence de presse Yann Arthus-Bertrand et Luc Besson annoncent la sortie événement du film « HOME ». Un an plus tard le 5 juin 2009, Journée Mondiale de l'environnement, le film sort dans 50 pays sur tous les supports.

« HOME »

(cliquez sur le mot pour voir le film)

Cinéma : prix réduit - TV : une grande chaîne par pays - DVD : prix réduit - Internet : gratuit.

Nous avons tous rendez-vous avec la planète ce 5 juin ! Pour lancer ce message ferme aux responsables des pays : « Voilà le nombre de millions de personnes qui en 24 heures ont été sensibles à cette cause et à l’écologie ». Serez-vous à ce rendez-vous qui contribuera à sauver la Terre - notre Maison ? Ce 5 juin, se retrouver pour regarder « HOME » c’est participer à un Appel planétaire incontournable de Solidarité et de Fraternité pour le bien du Tout. Pensez à inviter vos amis et connaissances.

jeudi 4 juin 2009

Généralisations

Depuis notre plus tendre enfance nos tâtonnements nous fournissent des indications sur le fonctionnement de la vie, et nous les organisons en repères stables sur lesquels nous nous appuyons pour poursuivre nos explorations : ce sont les apprentissages. Ces repères sont nécessaires pour nous permettre d’acquérir les comportements et les réponses utiles à notre parcours. Mais ils deviennent aussi très vite les ornières dans lesquelles nous glissons régulièrement. Tous les apprentissages s’appuient sur des généralisations et sans elles nous serions condamnés à recommencer sans fin les mêmes expériences. Mais simultanément ces généralisations nous masquent une partie de la réalité et nous empêchent d’élargir notre découverte de l’existence. Il suffit par exemple d’examiner le langage pour vérifier ce mécanisme : les mots ont pour nous un sens habituel sans lequel la communication serait impossible, mais ils sont également l’origine de tant d’incompréhensions. C’est un paradoxe auquel il est impossible d’échapper (voir aussi les billets Sélections et Distorsions).

refaire sans cesse à l’identique

Le processus de généralisation transforme parfois un vécu unique en une vérité définitive. Surtout lorsque l’émotion s’en mêle. Une jeune femme subit les avances pressantes d’un homme lors d’une soirée, et la voici qui imprime en elle la conclusion : « les hommes ne pensent qu’à ça ! ». Il lui faudra des années pour s’affranchir de cette opinion, et réapprivoiser sa capacité à découvrir les merveilles de la relation amoureuse. Quel gâchis ! Et si l’intrus est responsable de son manque de respect envers la jeune femme, celle-ci pourtant garde l’entière responsabilité de sa conclusion à propos des hommes. Qu’il est délicat parfois de reconnaître à quel point nous créons nous-mêmes les obstacles qui barrent nos routes. Les généralisations y participent. Nous ne pouvons en faire l’économie, mais nous sommes invités à mieux en prendre conscience. C’est le chemin qui permet d’assumer les conditions de l’existence, sans les refuser et sans s’y résigner. Chemin étroit certes, mais qui nous conduit à plus d’humanité. Sacré itinéraire !

lundi 1 juin 2009

Intact

« Je regrette les erreurs et les échecs de ma vie. J’aurais aimé que mes engagements me conduisent sur des chemins moins tortueux et que j’atteigne plus facilement la réalisation de ce qui me tient à cœur. Car j’ai laissé dans cette aventure bien des plumes et les déviations pour cause de travaux ont été nombreuses. Si c’était à refaire, sûr que je prendrais certaines précautions pour m’économiser tant de troubles et de peines… »

Qui n’a pas un jour ou l’autre réagit de cette façon en faisant un petit bilan de son parcours ? Et nous aimerions quelques fois arriver à bon port intact ! - c’est-à-dire sans avoir été touché. Mais à quoi servirait de préserver une forme en la mettant à l’abri de la vie ? Alors que nous sommes précisément là pour rencontrer la vie, pour la laisser nous perturber et nous déranger, pour qu’elle nous remue et parfois nous bouscule, jusqu’à ce que de transformations en transformations nous devenions le reflet de ce qu’elle veut exprimer par nous.

Ainsi fatigues et usures, bosses et éraflures deviennent le signe que l’ouvrage est en cours de réalisation. Et c’est bon signe. Les apparences et les illusions s’estompent. La libération approche, celle qui révèlera le joyau encore invisible. Laissons les regrets et osons avancer en plein courant. Pour que nous soyons emportés par le tourbillon. Sans savoir précisément vers quelle destination, mais en sachant clairement qu’il s’agit de naître. Car nous ne sommes pas encore vraiment en vie, tant qu’il reste de nous le moindre bout intact.