début de ce blog - 24 décembre 2008

Le divin rencontre l'humain, le céleste fait du terrestre son nid,
l'essentiel allume ses lumières aux fenêtres de l'existentiel… Une histoire de naissance !

dimanche 24 mai 2009

Le feu

Je n’ai jamais vraiment eu peur du feu. Pourtant enfant mon grand frère m’a initié à un jeu risqué : tenir avec une main une allumette à la verticale de sa boîte côté grattoir, et de l’autre main donner une pichenette avec le pouce et l’index pour faire s’envoler l’allumette enflammée dans les airs. Avec cette sorte de lance-flamme, nous nous sentions guerriers… jusqu’au jour où j’ai brûlé une mèche des cheveux de ma sœur ! À 8 ans j’ai compris d’instinct que le feu demandait à être apprivoisé pour rester une expérience heureuse. Depuis j’ai allumé bien des flambées et quelques beaux brasiers, en veillant chaque fois aux justes précautions.

Le feu rassemble. Il célèbre l’intensité de la vie. Il plonge dans sa fascinante ambiance ceux qui s’en approchent. Sa puissance exalte et soulève les cœurs, pour les transporter vers la fusion. C’est l’expérience que j’ai faite tant de fois. Groupes et communautés réunis en plein air autour d’un feu de camp. L’amitié se forme sans mot dire, une sorte de solidarité-complicité qui rassemble toutes les générations, et bientôt les chants qui naissent, suivis d’une contemplation silencieuse. Il y a vraiment de la magie dans une telle expérience, celle qui manque si cruellement à nos vies aseptisées et verrouillées par trop de systèmes de sécurité.

J’ai vu aussi une voiture brûler, par l’effet d’un court-circuit. Et puis un jour la maison d’à-côté, par une cheminée mal ramonée. Le feu anéantit, jette son voile noir et âcre sur les plus beaux ouvrages, et ne laisse derrière lui que regrets et désolation. Et que dire des feux de forêt qui vous pèlent en une nuit les plus beaux massifs, réduisant la richesse et la diversité de la faune et de la flore en cendres uniformes ?… Pourtant le feu réclame sa place au centre de nos vies. Ce que nous rappelle le terme « foyer » toujours utilisé pour parler d’une famille ou d’un logement. Alors en attendant de pratiquer la ‘marche sur le feu’, peut-être s’agit-il déjà d’oser rallumer en nous la braise de l’amour et de la passion ?

5 commentaires:

Joëlle a dit…

La réflexion est pertinente et belle à la fois...
Que serions-nous sans le feu, le rouge flamboyant de la vie et de toutes les passions !

Mingingi des prairies a dit…

Le feu réclame sa place au centre de nos vies, car nous ne serions rien sans lui, méditons un instant, si l'homme n'avait pas découvert le feu où en serions nous ? Tout ou presque de ce qui fait ce que nous sommes vient de lui...Bien sûr comme tout le reste il a une face positive et une face destructrice, comme l'eau, l'air...Je garde un souvenir magnifique des feux de la St Jean de mon enfance, l'année dernière un soir d'hiver j'ai allumé un feu dans la neige, juste pour la beauté du spectacle...inoubliable... de même, j'ai toujours été fasciné par le changement d'atmosphère dès que l'on allume des bougies.

dimitri a dit…

Christian,l'amour aussi demande a être apprivoisé?
J'ai brûlé d'amour, il m'a mis en cendre .(plus besoin d'incineration hein?..auto-incinération )
Et pourtant faudrait il l'approcher a nouveau pour l'apprivoiser?

Christian a dit…

Oui Dimitri, décider de ne plus jamais l'approcher parce qu'on s'est brûlé me semble un mauvais plan !

Un feu dans la neige, Mystère, tu aimes les chaud-froid :)

Bonjour Joëlle, bienvenue à toi - quelles sont tes passions ?

Raphaël Zacharie de IZARRA a dit…

LA MARCHE SUR LE FEU, PROUESSE ATTRAPE-NIGAUDS

Dans le domaine indigeste des mystères éculés, des naïfs s'imaginent encore avoir affaire à l'inexpliqué à propos des fakirs du dimanche et de leurs dupes disciples marchant pieds nus sur le feu...

Sujet de questionnements abyssaux pour les cadres américains moyens en quête de "challenge" (dans le but d'améliorer la cohésion et la performance des employés de leurs entreprises) ou simplement pour les gros ploucs de la France profonde, la marche sur le feu n'a pas fini d'ébahir les gogos de tous poils et les pigeons de peu de plumes...

Nul besoin d'être grand gourou des "Adorateurs de la Connerie Humaine" ou même scientifique confirmé pour se rendre compte de l'extrême banalité du phénomène. Un minimum de bon sens suffit pour faire voler en éclat ce mystère de concierges, cette "énigme surnaturelle" des ménagères impressionnables : marcher sur le feu est à la portée de n'importe quel bipède venu.

Aucune force mentale, aucun don particulier n'est nécessaire pour poser le pied sur la braise sans grand dommage. Les lois les plus élémentaires de la physique permettent tout simplement ce "prodige", à condition bien entendu de ne pas s'attarder bêtement sur les cendres brûlantes...

Les lois physiques et mécaniques sur les échanges de chaleur entre les corps qui sont en action ici n'interdisent pas de marcher sur le feu avec le sourire. Sans traumatisme physique, donc. Dans une certaine mesure bien entendu : selon certaines conditions de sécurité. Pour peu que vous n'enduisiez pas sottement vos pieds d'essence ou d'huile avant de vous balader sur les braises et que vous alliez d'un bon pas, vous ne vous enflammerez pas, n'aurez aucune grosse brûlure, n'endurerez nulle douleur insupportable.

Le délai d'entrée en action dangereuse de ces lois sur les échanges de chaleur à partir du premier contact entre la braise et la plante des pieds étant d'une dizaine de secondes (variable à quelques secondes près selon l'épaisseur de la corne de la plante des pieds, la température de la braise, le temps de contact du pied contre la braise, la pression du pied sur le brasier -donc le poids du corps du marcheur-, la surface du pied et le mode de la marche), vous pourrez marcher 10 mètres sans aucun dommage majeur.

Mais essayez de marcher 50 mètres, 100 mètres sur la braise... Vous vous apercevrez alors que, appliqué à ces jeux, le prétendu défi aux lois physiques ne fonctionne plus ! L'expérience a ses limites et si vous insistez un petit peu, la braise commencera par vous brûler la plante des pieds, "force mentale" ou pas. D'ailleurs aucun gourou paradant sur la braise, très curieusement, n'a jamais dépassé le nombre de mètres nécessaires qui risqueraient d'anéantir son "supra-pouvoir paranormal" et ainsi de l'exposer au ridicule, fatalement accompagné de brûlures, fort normales quant à elles...

Des imbéciles payent cher des escrocs pour effectuer ce genre de stage : juste pour marcher une dizaine de mètres sur le feu et se croire extraordinaires, s'imaginer dotés de pouvoir paranormaux ou bien se persuader être doués d'une force intérieure peu commune...

Comment peut-on être sot, crédule, décérébré à ce point ?

Raphaël Zacharie de IZARRA