début de ce blog - 24 décembre 2008

Le divin rencontre l'humain, le céleste fait du terrestre son nid,
l'essentiel allume ses lumières aux fenêtres de l'existentiel… Une histoire de naissance !

mardi 3 novembre 2009

Défunts

Ils sont partis. Ils nous ont quittés. Que nous les ayons aimés ou non, ils ont participé pour le temps qui leur a été accordé à la grande aventure de l’humanité. Et leur passage parmi nous a laissé des traces par lesquelles nous sommes plus ou moins concernés. C’est ce qui fonde l’intérêt porté aux défunts. Non pas la curiosité malsaine pour un « autre monde » que nous ne connaîtrons jamais. Mais la prise en compte d’un « collectif » auquel nous sommes connectés, d’une grande transmission à partir de laquelle s’organise notre propre itinéraire.

Les défunts s’inscrivent dans une longue chaîne d’évolution de la conscience. Tous ceux qui nous ont précédés dans l’existence ont contribué à engrammer une certaine vision du monde. Chacun pour sa part, et tous ensemble, ils nous lèguent un rapport à la vie qui se trouve stocké dans diverses formes de mémoires. Que ce soit sur le plan biologique, psychologique ou spirituel, c’est à partir d’elles que nous cherchons à avancer. Celui qui oublierait la réalité de cet héritage risquerait fort d’errer dans sa tentative de s’ajuster au mieux à la vie.

La fête de la Toussaint et le jour des Morts qui la suit, sont une invitation à ne pas négliger cette dimension. Un rappel très utile dans un monde où l’on voudrait croire que l’individu existe par lui-même : nous ne venons pas de rien, nous sommes enfants de ceux qui ont foulé cette terre avant nous. Malheureusement nos cimetières sont davantage tournés vers d’ « éternels regrets », comme l’on voit écrit. Et qui sait encore que le nettoyage des pierres tombales est symbole d’un autre nettoyage auquel nous sommes appelés ?

La prière pour les morts n’a rien à voir avec une pratique obscurantiste nourrie de peurs ou de superstitions. Elle est l’invitation à parcourir des mémoires pour les visiter par la lumière de l’amour et contribuer à les dégager des crispations et des illusions dont elles sont pétries. Ceci dans le seul but d’améliorer la situation des vivants qui s’en nourrissent. Les approches développées par la psychogénéalogie, et d’autres technique de « dénouage » y participent à leur façon. Il n’est pas inutile d’y accorder une réelle attention.

6 commentaires:

Lilou a dit…

Entrer dans le mouvement..comme le maillon d'une chaîne c'est être à la fois unique et semblable, seul et accompagné..
Alors chaque geste a un sens .

Il est un petit cimetière loin des bruits de la ville où dans un coin repose le cordonnier du village. Seul, sans famille il est pourtant proche de tous dans la mémoire de ceux dont les aïeux ont foulé ce sol..
Ainsi il porte nos pas tout comme nous portons les siens .

Mingingi des prairies a dit…

Ce que tu dis : " Nous ne venons pas de rien, nous sommes les enfants de ceux qui ont foulé cette terre avant nous ... " ça me fait penser au livre de Christiane Singer "N'oublie pas les Chevaux Ecumants du Passé",est-ce que tu l'as lu ? C'est une merveille. Le jour des Morts est l'occasion d'une très belle méditation, et ton texte l'exprime en toute beauté. :)

Laurence a dit…

Merci Christian, ton texte m'a fait prendre conscience pour la 1ère fois de ce que chacun de mes grands-parents a pu porter en lui et transmettre à sa manière ce qui donne du sens à ma vie aujourd'hui.

Yog a dit…

Bonjour Christian!
Très embêtant, j'avais fait un long commentaire ce matin mais mon ordi me joue des tours.

Je suis d'accord avec ce que tu dis sur cette longue chaîne d’évolution de la conscience. Mais est-il besoin d'une date?

Je n'aime pas trop ces rituels, surtout lorsque j'y vois une connotation commerciale. De la même manière il est de bon ton d'aller aux enterrements et de fleurir les tombes alors que leur vivant on négligeait les personnes.

gazou a dit…

Fleurir une tombe est important : on peut encore faire quelque chose pour celui qui est parti, garder vivante sa présence en fleurissant avec amour le petit jardin où son corps repose...

Christian a dit…

Les rites et les dates qui les accompagnent sont une pédagogie, pour ne pas oublier ! Au-delà de ce rappel dont nous avons besoin, ils se transforment facilement en rigidité... A nous de cultiver la conscience sans laquelle la coquille est vide.

L'amour vivifie et libère. C'est notre Essentiel. La reconnaissance en est une modalité...