début de ce blog - 24 décembre 2008

Le divin rencontre l'humain, le céleste fait du terrestre son nid,
l'essentiel allume ses lumières aux fenêtres de l'existentiel… Une histoire de naissance !

vendredi 18 décembre 2009

Être nu

Il arrive que nos habits nous encombrent, qu’on s’y sente à l’étroit, et que l’envie de s’en défaire nous pousse au déshabillage. Personnellement j’apprécie ce moment en fin de journée, à l’heure du coucher, où j’entreprends de défaire lacets et ceinture, tirettes et boutons, pour me retrouver avec moi-même dans mon plus simple appareil. C’est à la fois comme un soulagement et comme des retrouvailles que j’aime vivre en conscience avant le repos de la nuit. Et l’autre jour je m’amusais en lisant cette phrase : « Sous nos habits, nous sommes déjà nus ». Quel bon sens ! Et combien ce rappel me semble utile…

« Where’s no way to Happiness, Happiness is the Way » voilà une autre phrase, elle est attribuée au Bouddha (mais je ne suis pas sûr que celui-ci parlait anglais !). Vous faites le lien ? Il n’y a pas de chemin vers le bonheur, le bonheur est le chemin - quel rapport avec la nudité ? Il m’arrive fréquemment de chercher à me défaire de toutes sortes de préoccupations que poursuivent infatigablement mon mental et mon ego. Et certains soirs quand je voudrais l’apaisement pour que vienne le sommeil, je me dis que c’est bien compliqué de laisser ces deux compères au vestiaire. Et les années de pratique de différentes formes de méditation semblent impuissantes à produire ce résultat. Alors n’est-ce pas le moment de se souvenir que ‘sous nos habits nous sommes déjà nus’ ?

En transposant, voici la proposition : il n’y a pas de chemin vers la nudité, la nudité est le chemin. Il s’agit de revenir à ce constat de départ. Si nos habits nous collent à la peau, ce n’est pas de nous en défaire qui créera la nudité. C’est en reprenant conscience de notre nudité, notre inaliénable et irrémédiable nudité, que nos habits finiront par tomber. Le bonheur est notre condition d’origine, et non pas le trophée à gagner. Contempler cette vérité ouvre la voie à l’apaisement. Les soucis et les contrariétés peuvent s’éloigner, puisque la paix est déjà là. Le sourire est inscrit dans notre être. La grimace n’est qu’un masque surajouté.

Nu tu es venu dans ce monde, nu tu en repartiras.

7 commentaires:

Laurence a dit…

mais la phrase: "nous sommes déjà nus sous nos vêtements" n'est-elle pas d'Arnaud Desjardins? Elle me plaît beaucoup en tout cas. C'est vrai qu'il n'y a rien à rajouter, tout est déjà là. Il n'y a qu'à se dépouiller de tout ce qui n'est pas vraiment nous: nos peurs, nos illusions,...et retrouver "l'état naturel", je dirai presque "l'état normal". Mais ça viendra un jour...
Ce post est très beau et je m'empresse de le partager avec une personne qui m'est chère!

Mingingi des prairies a dit…

Ce texte est tout simplement magnifique !

Coumarine a dit…

très touchée par ce texte qui me parle énormément...

Jean a dit…

"...il n’y a pas de chemin vers la nudité, la nudité est le chemin. Il s’agit de revenir à ce constat de départ. ..."

C'est exactement ce qu'enseignent les Hindouistes et le Bouddhisme Zen .
Recherche de la vraie nudité par le SILENCE intérieur et sa plénitude si intense .

lilou a dit…

"Puisque la paix est déjà là "
sous tous les masques mentaux (manteaux) qui nous couvrent..
Il suffit de la contempler.

Vouloir l'atteindre c'est dèjà l'avoir quittée en cherchant à ôter ce qui l'entrave.

Il n'y a donc "rien à faire" et cette "inactivité" est le véritable travail.

Merci pour ce texte qui résonne en moi comme un rappel essentiel du chemin.

Acouphene a dit…

Non pas vers le nu mais nu comme un ver...

catherine2 a dit…

Nous sommes à la fois "lumière dans des habits de peau" et moutons égarés ou non du troupeau, Joyeux Noël Christian