Entre mes locaux professionnels et mon domicile, il y a une dizaine de minutes à pied. J’apprécie beaucoup ce petit trajet, le plus souvent possible, quand la météo le permet -ce qui par ici est assez fréquent. C’est toujours le même chemin, pourtant il ne génère chez moi aucun ennui et favorise au contraire une sorte de méditation. Il est un peu comme un programme immuable durant lequel je n’ai pas de question à me poser. Un espace où je me sens dispensé de choisir et de décider. Une sorte de rituel qui me conduit, libre de toute responsabilité.
Je marche sensible à l’énergie de mon pas, qui varie selon les jours, selon mon humeur. J’observe les milles petites choses qui composent ce parcours, de l’état de la chaussée aux graffitis sur les murs en passant par la végétation des jardins, les noms sur les sonnettes des maisons, le rebord du mur qui menace de crouler, et l’inévitable crotte qu’il vaut mieux contourner. J’écoute les bruits de la ville, et à cette saison le chant de l’oiseau qui s’en détache. Je hume les vapeurs d’essence et de gasoil (!) des véhicules qui passent, et récemment cette vague suave et mielleuse des effluves de mimosas.
5 commentaires:
Marcher,
c'est l'humilité et la dignité ;
c'est la simplicité et la beauté.
Marcher,
c'est la verticalité qui épouse l'horizontalité ;
c'est l'homme qui passe et Dieu qui demeure.
Isabelle
Merci Isabelle. L'enfant et l'homme en moi passent, le divin demeure.
J'aime beaucoup ton texte , il correspond à peu de choses près à ma propre démarche .
Il est en ligne droite dans la pensée de Saint Exupéry , en particulier les les quatre dernières lignes .
C'est une chance de pouvoir se rendre à son travail à pied et je comprends que tu en sois heureux
J'aime marcher pour être au plus près des détails,pour prendre le temps de sourire aux passants et de discuter de la pluie et du beau temps, pour pouvoir sentir le vent sur ma peau, parce que marcher m'inspire, parce que faîte en pleine conscience c'est une méditation extraordinaire, parce que c'est le rythme de la vie telle que je la conçois...
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