une image de la ‘feria’ de Nîmes
L’année s’achève. Et je fais partie de ces individus (combien sommes-nous, je ne saurais le dire ?) qui préfèrent la finir en silence ou avec une conversation qui laisse toute sa place au silence, plutôt que dans le bruit ou l’agitation. Il y a toujours quelque chose à écouter dans un souffle qui s’en va. Il y a toujours quelque chose à entendre dans une page qui se tourne. La fin est une expérience de la limite. Et connaître les limites c’est connaître la vie.
Bien-sûr, il y a toutes ces restrictions, frustrations, inhibitions... qui nous font vivre en-deçà de nous-même. Ces étroitesses, radineries, timidités... qui nous projettent dans l’angoisse de ne pas pouvoir être vraiment soi-même. Et l’on voudrait que la fête devienne l’occasion d’abolir durant un temps ces pénibles carcans. Portés par l’énergie collective, la transgression de ce qui nous rétrécit deviendrait enfin possible.
C’est là certainement une des plus belles fonctions de la fête. Mais elle suppose un sujet présent, entrant en conscience dans l’exploration d’une autre façon d’être au monde. Or j’observe que nos fêtes actuelles sont faites surtout de l’espoir de se décharger au plus vite du fardeau de toute conscience - l’état représentatif en est le coma éthylique : se dissoudre dans un ‘no-man’s-land’ sans contours ni consistance.
L’année s’achève. Si vous êtes entre amis, je vous souhaite de réussir ensemble une fête qui vous révèle à vous-même. Le champagne n’est dans cet effort qu’un allié accessoire ! Si vous êtes seul ou en cercle restreint, prenez le temps d’écouter ce qui s’évanouit et ce qui est en train de naître en vous, et osez l’exprimer en quelques paroles sobres, ou en quelques lignes dans l’espace ‘commentaires’ qui vous est réservé ci-dessous. Merci.