début de ce blog - 24 décembre 2008

Le divin rencontre l'humain, le céleste fait du terrestre son nid,
l'essentiel allume ses lumières aux fenêtres de l'existentiel… Une histoire de naissance !

samedi 31 janvier 2009

Mathématiques

Le goût de notre société pour l’abstraction, nous joue parfois de sacrés tours. C’est le cas en particulier pour certains apprentissages fondamentaux que l’éducation nationale est chargée de délivrer à nos enfants. J’observe parmi ceux que je reçois, les difficultés rencontrées pour assimiler les quatre opérations -addition, soustraction, multiplication, division- quand ces notions leur sont proposées sans qu’ils puissent d’aucune manière faire les correspondances avec les réalités de leur vie quotidienne. Alors très vite les parents s’inquiètent, les enseignants alertent, on rajoute une heure de soutien, on incite à consulter, mais personne ne s’interroge : quel lien peut-il y avoir entre cette difficulté de l’enfant et sa vie en général ?

trop compliqué ?

L’addition est un geste quotidien si riche de sens. Et il y a ces additions heureuses qui nous mettent au large : le temps que maman m’accorde + le temps que me consacre papa. Et ces additions malheureuses : la maladresse du vase que j’ai cassé + la parole blessante sur mon incapacité à faire attention. Il y a ces additions possibles, et celles qui semblent définitivement impossibles : aimer son mari + aimer son enfant ? Et tant d’autres situations... En remontant de la difficulté de l’enfant à son vécu, apparaît fréquemment derrière le blocage un besoin qu’il voudrait signaler. Mais y a-t-il quelqu’un pour l’aider à le décrypter et pour l’accompagner vers une résolution ?

Les adultes que nous sommes portent encore en eux l’enfant qu’ils étaient. Et ces « mathématiques du cœur » continuent d’opérer sur notre chemin. Alors comment vivons-nous nos soustractions ? Et quelles sont nos vraies motivations pour les divisions ? Et puis dans ces calculs, il y a les ‘restes’ et les ‘retenues’, les laissés-pour-compte, et les mis-en-attente. Quel langage riche de sens !... Ici nous nous sommes donnés rendez-vous pour une belle multiplication, celle de la conscience dans l’amour. Chacun y apporte son facteur personnel et sa puissance contributive. Pourvu qu’aucun de nous ne se sente trop nul pour cela, car cela réduirait le résultat final à 0.

vendredi 30 janvier 2009

S'effacer

L’éducation religieuse que j’ai reçue dans mon enfance était imprégnée d’un profond piétisme. Outre les pratiques de la prière et de la lecture des Saintes Écritures, régnait dans cet environnement une très forte sensibilité à tout ce qui pouvait être « le péché d’orgueil ». Il fallait, pour se conformer aux préceptes de ce milieu, se méfier de toute forme d’affirmation de soi, cultiver la modestie, et s’effacer autant que possible devant son prochain. Moyennant quoi nous était promise la bénédiction de l’Être divin.

Il m’a fallu des années pour admettre qu’une juste estime de soi est le point de départ d’une véritable ouverture à l’autre, et que l’abnégation n’offrait en soi aucune garantie pour mener une vie saine et sainte. Et j’ai vu les dégâts qu’a produits cette éducation en particulier dans ma famille. Mais ce qui me frappe à présent plus encore, c’est combien cette orientation puisait sa source dans une vérité - mal comprise !

Aujourd’hui il devient clair pour moi que l’effacement n’avait rien à voir avec une quelconque forme de négation de soi-même. Mais qu’il concerne, dans la recherche de l’ouverture spirituelle, la capacité à accueillir simplement ce qui est, dans la réalité présente, sans lui opposer la résistance d’une réaction. Renoncer à cet ‘orgueil’-là qui prétend contrôler le juste cours des choses -ce qui devrait m’arriver et ce qui ne devrait pas m’arriver !- et cultiver cette modestie-là du temporel qui se sait fils de l’intemporel, cela me conduit à expérimenter la bénédiction de l’Être divin.

jeudi 29 janvier 2009

Le temps

Les questions autour du temps qui passe ont toujours été pour moi une des sources de réflexion des plus fécondes. Très jeune déjà, je me perdais dans des spéculations, dont j’ai trouvé beaucoup plus tard l’illustration dans certains livres ou films. Du genre : le futur ne pourrait-il pas précéder le passé ? le présent n’est-il pas une tentative d’essayer différentes formes de passé ou de futur ? et puis n’existe-t-il pas quelque part des ‘couloirs secrets’ qui permettraient de se promener au travers du temps ?

Les physiciens nous expliquent que le temps n’a pas de consistance matérielle. Ils n’en observent que ses effets. Et toutes les horloges avec lesquelles nous organisons notre vie collective, ne sont que la tentative de nous donner des repères fiables pour des besoins de communication. On sait le ‘bricolage’ qu’il a fallu faire cette année au passage du nouvel an pour ajouter une seconde dans nos calendriers au vu de la dérive constatée de ces repères !

Pourtant nous vivons tous les jours avec le temps. Notre cerveau jongle presqu’en permanence entre la mémoire et l’anticipation. Et l’exploration des neurosciences indique que pour développer cette compétence qui nous différencie le plus nettement de l’animal, il utilise des repères spaciaux. Einstein serait heureux, lui qui a démontré mathématiquement la corrélation de ces deux composantes de notre univers.

Reste que le plus difficile c’est de vivre le moment présent. Vraiment l’instant où je me trouve ! C’est pourtant là que s’ouvre l’accès à une autre dimension. Celle que les physiciens appellent la dimension de ‘l’information’. Celle que les personnes qui méditent appellent la dimension de la Présence. Après l’exploration spatiale, qui nous a permis d’aller jusque sur la Lune et bientôt plus loin encore, la nouvelle conquête de cette génération sera-t-elle l’entrée dans le présent ?

mercredi 28 janvier 2009

Individuel

Une des données majeures de notre culture ambiante (et dominante), c’est la conscience individuelle. Toutes nos pensées, paroles et actions, sont déterminées par ce point de départ incontournable du « moi, je » qui se pose en s’opposant au « les autres ». Nous bâtissons ainsi tous les jours des projets qui nous concernent et qui n’envisagent les liens et répercussions avec les autres que très en arrière-plan, quand ils ne les ignorent pas purement et simplement. De la même façon nous n’examinons généralement nos ‘galères’ qu’à l’aune de notre histoire personnelle, en ignorant largement ce que nous endossons qu’on le veuille ou non du groupe auquel nous appartenons.

Ce découpage à l’échelon de l’individu, libère nos capacités d’initiatives et dans le meilleur des cas le sens de la responsabilité. Mais il nie une réalité têtue qui revient régulièrement en force : nous sommes liés les uns aux autres, notre parcours est aussi collectif. Lorsque j’achète une chemise ou que j’aménage ma maison, j’engage avec moi tant d’autres individus et finalement tout un système économique et social. Lorsque je regarde avec attention la beauté d’une fleur ou que je savoure l’énergie d’une musique, je génère un champ vibratoire qui influe sur les autres habitants de la planète. Comme le caillou qu’on jette dans l’eau du lac et dont les ronds se propagent jusqu’aux confins de ses rives.

Peut-être est-il temps de reprendre conscience de la dimension organique de l’humanité. Une juste vision de l’ensemble permet souvent d’aller vers une compréhension plus pertinente de la partie. On le voit bien au niveau de la médecine, qui à force de ‘spécialités’ ne sait plus reconnaître le besoin de la personne dans son entier. Alors pour ce jour, je vais offrir un geste qui ne me rapporte rien individuellement, mais qui nourrit le corps collectif auquel je participe. Un acte par lequel je n’obtiens aucun avantage, pas même une bonne conscience, juste pour le bien de la collectivité. Ce pourrait être un sourire...

mardi 27 janvier 2009

Un truc de ouf !

Quelques personnes se sont mis en tête de faire interpréter par différents artistes simultanément en plusieurs endroits de notre planète le fameux thème « Stand by me ». La magie de l’informatique et des télécommunications rend cette communauté à distance possible. Voilà ce que cela donne, ouvrez bien les yeux et les oreilles, et joignez-vous à cette belle énergie !

L’organisation qui veut promouvoir la paix par la musique s’appelle « Playing for change ». Ils lancent aujourd’hui via I Tunes leurs deux premiers tubes. A vos téléchargements, prêts, partez !

Et si on faisait de même pour la méditation et la prière ?

lundi 26 janvier 2009

L'ego

Autre confusion à clarifier : l’ego, c’est l’ego !

Qu’il soit envahissant et lourd, comme ce « c.....d » qui gare sa grosse mercedès systématiquement à cheval sur deux places de stationnement devant chez moi alors que la rue est déjà saturée de voitures - style c’est moi que voilà, les autres j’en ai rien à foutre...

Ou qu’il soit gentil, respectueux, intelligent, d’une belle sensibilité, imaginatif, généreux, altruiste, plein de poésie, patient, compréhensif, pacifié, sachant créer l’abondance, capable de soutien, doué d’un esprit positif, bricoleur, ayant parcouru toutes les formes d’introspection, ayant intégré toutes les conscientisations qui en découlent, en accord profond avec son ressenti, bien dans son corps, bien dans sa tête...

C’est toujours l’ego.

Et sa nature c’est d’être identifié à la forme - quelle qu’elle soit, ce qui le conduit d’une manière ou d’une autre au besoin urgent de maintenir cette forme, de la justifier, de la défendre, de l’étayer, de la faire durer... - sinon c’est la fin de tout. Au secours, catastrophe !!!

Un bon ego, c’est sans doute mieux qu’un ego puant. Mais c’est toujours un ego, et à celui-ci il est peut-être plus difficile encore de faire entendre qu’il est invité à céder sa place à la Présence sans forme, celle dont nous sommes tous issus et dans laquelle nous pouvons enfin nous reconnaître les uns les autres.

Y a du boulot !

dimanche 25 janvier 2009

Assise

assis dans l’axe

présent dans la forme et relié à l’informe

merci à Vainui pour ce témoignage personnel encourageant

samedi 24 janvier 2009

Le trésor

J’ai toujours eu un penchant pour les brocantes. Cet invraisemblable fatras d’objets hétéroclites sortis de leurs contextes, proposés à la vente dans le cadre d’un étalage temporaire et précaire ! Qui peut bien vouloir acquérir de telles choses et pour en faire quoi ? Les bonnes affaires sont rares... pourtant l’activité persiste, preuve qu’elle répond à une véritable aspiration. Laquelle ?

Pour ma part j’ai ‘craqué’, il y a bien longtemps, pour une image sainte. Rien d’exceptionnel. Une simple reproduction engoncée dans son cadre vaguement doré. Qu’est-ce qui m’a attiré vers ce tableau ? Eh bien, je l’avoue, ce n’est pas l’image elle-même qui avait dû trôner dans une chambre à coucher durant quelques décennies, mais le travail de l’encadreur réalisé selon les règles de l’art. Et l’on dit que parfois ces gens-là glissent derrière le tableau quelques coupures de journaux ou autre document qui traîne à portée de main au moment où ils réalisent leur ouvrage, pour les besoins de l’ouvrage d’ailleurs. Et me voilà parti avec la quasi-certitude que je venais d’acquérir pour trois francs six sous un trésor secret, au nez et à la barbe de mon vendeur. Jubilation.

Évidemment, je me suis trouvé pris dans un dilemme. Détruire le cadre, pour vérifier mon hypothèse, ou conserver la chose sans savoir vraiment... Vous le croirez ou pas, cela a duré plus de 20 ans. Et c’est finalement la fatigue de plusieurs déménagements qui en a eu raison. Quand enfin, avant de la déposer dans sa dernière demeure - la poubelle, je l’ai complètement déshabillée par l’arrière... aucune trace de quoi que ce soit, pas même le plan d’un trésor ou la transcription au dos de l’image d’une brillante pensée.

En allant faire un tour à la brocante ce jour-là, je n’ai vraiment pas perdu mon temps. Celui qui m’a vendu le tableau en question n’a jamais su qu’il était le point de départ d’un tel parcours. Le trésor glissé à son insu dans cette vieillerie, c’est d’avoir contribué à entretenir en moi la curiosité à découvrir ce qui peut se cacher derrière ce que l’on voit. Et cela à largement enrichi mon parcours.

vendredi 23 janvier 2009

L'invisible

fermer les yeux pour les ouvrir

Une confusion a longtemps régné dans ma compréhension du monde, et en brouillant les pistes, elle a freiné mon évolution. C’est la confusion entre le visible et l’invisible d’une part, et l’existentiel et l’essentiel d’autre part.

Il se trouve que depuis mon enfance et adolescence, j’ai une certaine réceptivité pour la partie invisible de notre monde existentiel. Nous sommes tellement imprégnés du matérialisme ambiant, que s’ouvrir à l’autre face de la réalité, c’est-à-dire à toutes les énergies et influences qui s’exercent dans l’éther, c’est déjà une sacrée aventure. Car il y a là autant à explorer, à comprendre, et à accomplir, que dans le domaine de la matière. Et les écoles et les traditions qui ont rassemblé des savoirs et des savoirs-faire à ce sujet, ne manquent pas.

J’ai vu et vois encore des choses étonnantes pour notre culture cartésienne : communication avec des ‘entités’, relations avec les défunts, travail énergétique, télépathie, soins et guérisons, action du mental... Et je pense que les interventions dans l’invisible obéissent aux mêmes mécanismes que celles que nous pouvons accomplir dans le visible. L’égoïsme, le goût du pouvoir, l’exploitation des ressources et les pollutions diverses produisent autant de perturbations d’un côté que de l’autre. Inversement l’amour et le respect libèrent autant de beauté de part et d’autre.

Mais cette partie invisible de l’existence, n’est pas plus essentielle que la partie visible. Et l’expérience de la transcendance - de l’illumination - est d’un autre ordre. Elle consiste en un changement de dimension. Je pourrai le formuler avec un autre langage : l’invisible n’est pas plus spirituel que le visible - l’expérience spirituelle nous entraîne vers d’autres horizons.

Merci pour vos commentaires.

mardi 20 janvier 2009

Jouons

Je m’absente un peu et vous propose de retrouver une phrase présente dans ce blog ! Chaque point représente une lettre. Je vous ai laissé les ‘e’ pour vous guider, et j’ajoute que c’est la première phrase d’un des messages. Qui trouvera ? Bonne chasse !

.e  ..e  ....  ..e......  ....  .'e.e....e,  .'e..  .e...e  ....e  e....e..e  .e..é...e  .  ....e  e..e..e

lundi 19 janvier 2009

La Croix

Dans la tradition religieuse chrétienne, un symbole domine : la Croix. Ce symbole souvent associé à la notion de souffrance et de sacrifice, nous invite certainement à nous remémorer un tout autre enseignement. Celui des deux dimensions de notre vie, et le juste positionnement auquel l’humanité est appelée.

La croix est formée d’un axe horizontal coupé par un axe vertical. Notre vie se déroule dans l’horizontal appelé l’existence, qui s’écoule entre la naissance et la mort. Mais cette dimension est traversée par l’autre, verticale, appelée l’essence, dont la profondeur et la hauteur transcendent le temps qui passe. L’axe vertical accompagne tout du long l’axe horizontal, et le croise chaque fois et seulement dans le présent.

Le Christ placé au centre de cette croix, est un rappel : l’humanité s’accomplit dans la rencontre de ces deux dimensions, et c’est aussi un enseignement : cette rencontre ne peut se faire que dans l’instant présent. C’est dans le Présent que se révèle la Présence. C’est ainsi que s’opère notre salut. 

bien au centre

La difficulté, et c’est en cela que le Christ est un exemple et un initiateur pour nous, c’est de bien se tenir à la croisée des deux axes. Dans notre quotidien, nous errons souvent en deçà ou au delà du présent. Le passé et le futur épuisent la plus grande partie de nos énergies. Pourtant le passé est déjà révolu et le futur n’est pas encore là. Le seul espace pour l’action est le présent. Et la porte qui ouvre la dimension de l’Éternité se trouve là. La Croix, gravée, peinte, sculptée, représentée de toutes les manières possibles, se propose de nous ramener à cet Éveil.

dimanche 18 janvier 2009

La plainte

Il y a la vie qu’on vit, et puis celle qu’on aimerait vivre. L’écart entre les deux est plus ou moins marqué. Et dans cet intervalle surgit souvent la plainte. Elle naît de l’insatisfaction ou de la frustration, et à ce titre elle mérite toute notre attention, car le projet de la dépasser trop vite peut facilement conduire au refoulement. Et l’on sait ensuite combien le « refoulé » peut nous miner en souterrain. Mais elle trouve aussi sa racine dans le refus de ce qui est, et dans ce sens elle constitue un signal intéressant à observer. Car le refus n’est pas le bon point de départ, ni pour susciter le changement, ni pour accéder au bonheur. On ne change que ce que l’on accepte préalablement. Et le bonheur c’est de vivre pleinement ce qui est.

J’ai facilement et souvent tendance à me plaindre. Il m’a fallu des années pour comprendre que c’était parce que mon désir est vif, et que le monde ambiant lui est souvent inadapté. Et certain jour j’ai rêvé de pouvoir l’amputer, pour gagner un peu de tranquillité. Mais ces choses-là ne se commandent pas. Je m’applique donc à regarder les insatisfactions et les frustrations dans le blanc des yeux... en attendant que s’ouvre l’espace intérieur, celui où vient s’offrir une joie qui ne dépend ni de ce qu’on vit, ni de ce qu’on aimerait vivre. Aujourd’hui je l’attends encore.

samedi 17 janvier 2009

Partage

tout sur la table !

La réunion prévue n’a pas eu lieu. Dommage ? Pas sûr... Une autre alchimie s’est produite, en voici quelques miettes. Coup de fil pour modifier le rendez-vous, on ira chez Christine, c’est plus simple pour les déplacements et plus convivial pour la galette.  À l’heure dite ‘ding-dong’ - bisou, bisou - et puis notre hôte se sent l’envie de nous montrer sa maison, ses derniers travaux et aménagements. Le lieu-dit « la Grange », une pièce d’environ 20 m2 est devenue une très belle chambre tout de bois vêtue. Ça fleure bon la cire, les tons cérusés blancs racontent une envie de douceur et de légèreté. Puis par la porte arrière, dérobée, nous voici dans le jardin. Un tout petit potager longe le mur de clôture, la terre surélevée permettra les semis et la récolte sans lumbago - original. Et c’est le retour vers la cuisine, lieu de toutes les communions.

3 adultes quinquagénaires et 2 ados de 15 et 16 ans. Qu’ont-ils à se raconter ? Rien qu’eux-mêmes. Et c’est beaucoup. Car l’écoute amplifie la valeur des récits. Et la parole personnelle, celle qui n’est pas récitée depuis les livres, touche les cœurs et écarquille les yeux. Et nous voilà partis dans un invraisemblable tricotage de nos parcours. Nous les vieux, soutenus par l’attention des jeunes. Une incroyable attention, pour ce qui n’est pourtant que failles et brisures, déconvenues et tâtonnements - avec aussi ces moments de grâce et d’émerveillement qui se nichent là où l’on s’y attend le moins.

« À l’âge où il est juste de croire aux plus beaux élans, nos confidences ne vous ont pas paru un peu lourdes ? ». Pour toute réponse Benjamin nous offre la lecture de la poésie qu’il vient de composer là, sur une simple feuille et avec le crayon qui sert à noter les prochaines courses. Agnès accepte de ressortir son très bel appareil photo, délaissé depuis quelques mois, et choisit de ‘croquer’ nos mains posées sur la table. Une manière subtile de dire : « Tout dépend de la façon dont on entend, de la façon dont on voit ». Merci à vous deux. Quelle belle réplique. Dire que certains affirment que les adolescents préfèrent rester entre eux...

Ah ! et puis, j’allais oublier. La galette nous a donné une reine : Véronique. Mais, confidence, elle ne supporte pas longtemps la couronne !

vendredi 16 janvier 2009

La colère

La colère est une émotion parmi d’autres. Comme les autres, elle remplit une fonction dans l’organisation de notre vie psychique. Comme les autres, son énergie peut être en trop ou en trop peu, et par là engendrer certains déséquilibres dans notre vécu personnel et relationnel.

Quelle est sa fonction particulière ? La colère participe à la défense de mon territoire, elle soutient mon aptitude à repousser ce qui ne me respecte pas, elle permet de créer les ruptures nécessaires avec les situations où je stagne et j’étouffe. C’est précieux. Et si exploser pour tout et pour rien rend le rapport à autrui difficile voire impossible, le refoulement de la colère conduit tôt ou tard à des attitudes de soumission, des formes d’aliénation ou de démission - et ce n’est pas vraiment mieux !

Bien sûr nous rêvons d’une vie pacifiée, où le juste rayonnement de chacun produit un bel équilibre harmonieux entre tous. Où la Conscience de l’Être dont nous sommes l’émanation rend tensions et rivalités totalement vaines en ce monde. Mais avancer vers cet horizon ne se fait pas par l’ignorance ou le déni des lois existentielles. Cela se produit par un dépassement, un changement profond du regard intérieur. J’observe - peut-être comme vous ? - qu’il règne une grande confusion à ce niveau. Alors se réalise la parole du philosophe : « qui veut faire l’ange fait la bête ».

jeudi 15 janvier 2009

Ma bicyclette

J’aime faire du vélo. Je me souviens de mes premières tentatives quand j’avais 6 ou 7 ans, sur la bicyclette de ma mère, en montant sur les pédales - la selle étant bien trop haute et donc inaccessible. Et puis 3 ans plus tard mon premier « randonneur » (l’ancêtre du VTC) dont j’étais particulièrement fier et qui m’a permis de gagner une incroyable liberté : aller par moi-même jusqu’à l’école et puis me balader alentour. À 10 ans, je faisais tous les jours 14km aller-retour, et bientôt 18km par tous les temps, quand est venu l’âge du collège. À 17 ans, un Strasbourg-Montpellier en 10 jours avec tente sur le porte-bagages, restera pour moi un souvenir inoubliable...

Aujourd’hui j’ai la chance d’habiter pas très loin de mon lieu de travail, ce qui me permet de m’y rendre avec ma bicyclette - 18 vitesses et amortisseurs ! J’apprécie de me déplacer plus vite qu’à pied, tout en gardant les sensations d’un contact avec l’environnement extérieur que l’on n’a pas en voiture. Et c’est fascinant pour moi d’observer les comportements qui peuvent être les nôtres selon le type de locomotion utilisé. Une illustration très concrète des différences de perceptions qui expliquent tant de nos différends. Pour peu j’oublierais quand je suis au volant de ma voiture, combien s’arrêter et redémarrer représente un effort en vélo. Pour peu j’oublierais quand je pédale joyeusement sur ma bicyclette, combien gérer les déplacements aléatoires d’un autre usager de la route peut être stressant en voiture...

Une même réalité - tant d’expériences variées. Mais combien de fois osons-nous changer nos modes de fonctionnement habituels pour élargir notre horizon ?

mercredi 14 janvier 2009

Manifeste

un grand merci à Nathalie A. et encore bonne année

mardi 13 janvier 2009

Sexualité

La sexualité est avant tout langage. Quand les corps s’attirent, s’approchent et se rencontrent, c’est une invitation à la découverte de l’autre dont ils sont le projet, et le langage en est l’essence. Pas le bavardage bruyant, ni la parole qui flatte ou qui se vante. Mais la perception du mystère de l’autre au travers de son incarnation, et l’effort auquel il invite : le connaître et se faire connaître à lui.

Trop d’actes sexuels s’arrêtent à la seule expérience de l’excitation et du plaisir. La jouissance n’est pourtant que l’encouragement dont nous avons besoin pour oser entrer dans cette incroyable aventure. Celle où nous risquons de nous perdre en faisant véritablement une place à celui ou celle qui se présente à nous. La biologie nous montre ici encore le chemin, par les mécanismes de la fécondation...

l’eau et le rocher s’engendrent

Mais notre siècle a réussi à séparer sexualité et procréation. Au risque d’une séparation entre sexualité et langage. Et nos rencontres deviennent alors consommations stériles, où la performance domine sur l’offrande. Impasses qui se reflètent ensuite dans les errances de la vie à deux, au quotidien. Difficulté à partager une même vie, un même toit, une même histoire.

Dans la Tradition, sexualité et spiritualité participent d’un seul mouvement : l’ouverture à l’Autre. Au risque de se perdre. Pas étonnant alors qu’à une époque où l’on ne sait plus prier, on ne sache plus faire l’amour ! - dans le sens où nos lits sont plus souvent les témoins de nos appétits et satisfactions, que de l’incroyable récit d’un engendrement de l’un à l’autre.

lundi 12 janvier 2009

L'enfant

Petit rappel : l’enfant a besoin de ses parents. De sa mère, oui - de son père, aussi. Et il a surtout besoin que son père et sa mère soient chacun individuellement, mais aussi dans leur relation, dans un équilibre suffisant pour qu’il puisse faire appel à eux comme ressources pour son développement personnel. Cela n’implique pas forcément un grand amour harmonieux entre papa et maman. Il est même possible qu’ils vivent séparément, en cas de rupture ou de divorce. Mais que l’enfant sente qu’ils tiennent debout et se respectent mutuellement dans leur rôle respectif.

Si ce besoin fondamental n’est pas satisfait, l’enfant se mettra immanquablement à « prendre en charge » le ou les parents déficients. Comprenez bien : dans sa position d’enfant, il dépend totalement de ses parents. Si eux ne vont pas bien, comment pourrait-il aller bien ? Les mécanismes de survie lui dictent donc, non pas de se replier sur lui-même - il serait perdu, mais de s’occuper de ceux qui ont comme rôle de s’occuper de lui ! C’est là que surviennent les problèmes...

Quand les parents m’amènent leur enfant, c’est l’étape la plus difficile à franchir. Leur faire entendre que sa souffrance n’est pas la sienne, mais qu’il tente de résoudre ce qui ne lui appartient pas, et c’est cela qui le fait souffrir. Il ne s’agit évidemment pas de « culpabiliser » les parents, mais de leur faire découvrir comment ils détiennent les clés du mieux-être de leur enfant. Pipi au lit, maux de ventre, difficultés scolaires, cauchemars nocturnes, dyslexie... jusque 10-11 ans, nos enfants sont essentiellement l’écho de ce que nous les adultes avons à clarifier. Merci aux parents qui ont accepté de s’interroger sur eux-mêmes. Les améliorations constatées chez l’enfant sont leur récompense.

dimanche 11 janvier 2009

Prière


Que ma prière devant Toi, s'élève comme un encens
Et mes mains comme l'offrande du soir

samedi 10 janvier 2009

Douze

Elles étaient douze aujourd’hui pour le stage. Douze femmes pour oser explorer comment elles sont venues habiter ce monde dans une ‘enveloppe’ qui ne leur correspond pas forcément : éducation, culture ambiante, habitudes de vie... dans lesquelles, au fond, elles ne se reconnaissent pas. À quel point il est possible de passer à côté de soi ! Mais pour le découvrir, il faut du courage. Soulever le voile de ce qu’on nous a demandé d’être, pour regarder derrière lui l’élan de vie qu’on porte vraiment en soi. Et traverser l’abîme de cet écart, et accepter de commencer à bâtir le pont qui nous permettra de passer d’une rive à l’autre, s’éloigner du personnage pour retrouver la personne...

Je suis admiratif ! Et un peu inquiet. Où sont les hommes ?

Elles étaient douze, comme les douze heures de la journée (ou de la nuit), comme les douze mois de l’année, comme les douze signes du zodiac. Et leur désir de comprendre, et puis d’apprendre, et puis d’expérimenter une autre approche de la réalité, les portaient en avant. En les embrassant toutes d’un regard étonné, je me suis dit qu’il y avait de l’espoir pour l’humanité. Fallait bien que ce soit des femmes. Elles portent en elles assez d’abandon pour s’offrir à la vie et assez d’énergie pour la mettre au monde. Et puis elles en ont assez de toutes ces tricheries, où l’homme se fait croire qu’il est riche et puissant alors qu’il n’est que le jouet de sa vanité et de son étroitesse.

Merci les femmes.

vendredi 9 janvier 2009

Le chant

J’aime parfois chanter. Pas tellement reproduire avec ma voix des mélodies ou des chansons plus ou moins connues, mais laisser ma voix s’élancer pour produire des sonorités sur des notes et des syllabes improvisées. Une façon d’ouvrir mon espace dans une vibration qui se transmet à l’air ambiant, mais aussi de laisser cette vibration me mettre en « résonance ». Je ne sais pas très bien l’expliquer. J’ai lu des ouvrages sur ce que certains appellent le yoga du son. Mon expérience c’est juste une envie de « donner de la voix » à ce qui semble vouloir monter en moi. Et comme un mouvement boomerang, recevoir des stimulations par ces sons qui vibrent alors en moi.

La vibration n’est pas que physique. Elle a une composante psychique et spirituelle. Et je ressens l’appel à aller vers telle note ou timbre, parfois à m’y attarder ou à y revenir, à chercher l’autre sonorité qui la complète ou la porte dans une nouvelle dimension. J’ai quelques fois de petits thèmes qui se forment et que j’emporte avec moi pour une partie de la journée, jusqu’à ce qu’ils « s’épuisent ».

sous la voûte, mon chant

Bon, si vous me croisez, ou vivez quelque temps avec moi, il y a peu de chance que vous m’entendiez chanter de cette façon. C’est trop intime. Il arrive que je me laisse aller dans certains lieux qui invitent le visiteur à les « tester ». Il se produit alors une sorte de dialogue : « tu veux savoir qui je suis ? offre-moi ton chant, et tu entendras en retour quelque chose de mon histoire, de mon identité ». Les musiciens appellent cela faire sonner un instrument. Le bûcheron fait sonner la grume quand il cherche un bois de qualité. C’est l’expérience d’une rencontre, je crois. Et si j’écris des bêtises, ne me sonnez pas trop les cloches !

jeudi 8 janvier 2009

Neige

Hier, il est tombé 5 cm de neige. Par ici c’est plutôt exceptionnel. Voitures qui roulent au pas, piétons plus nombreux dans les rues. Et magie ! Des personnes vous saluent spontanément : « bonjour » - avec un beau sourire en prime. Des jeunes, des personnes plus âgées. Sympa.

Merci la neige. Ton manteau blanc nous remémore cette virginité de tous les commencements, là où tout semblait encore possible, là où tout est encore et toujours possible. Cette blancheur du Commencement, de l’Origine, de la Source de toute chose...

Un ami m’expliquait que la neige est porteuse d’un puissant magnétisme. Et dans cette période très grise, cette énergie est un vrai cadeau. Magnifique aussi d’assister à sa contagion positive entre inconnus. Pourtant je peux bloquer le passage, faire la grimace, « quel emmerdement ces intempéries ! ». Question de choix personnel.

mercredi 7 janvier 2009

Le corps extérieur

Un de mes profs à la fac (j’ai eu la chance d’avoir de très bons professeurs) disait : « La nature est le corps extérieur de l’homme ». À la fin des années soixante-dix, cette affirmation passait pour extravagante, et peu de personnes (très peu !) était en mesure d’entendre cela. Depuis, du chemin a été parcouru, malheureusement pas dans le bon sens, vers une aggravation de la situation écologique de notre planète telle qu’il devient difficile à toute personne intelligente de contester la valeur de cette proposition.

Toutes les exactions et pollutions que nous infligeons aux forêts, aux animaux, aux océans, à l’atmosphère... c’est à nous-mêmes que nous les infligeons. L’humain fait main basse sur son environnement, exactement comme un individu dérangé se mettrait à exploiter ses jambes sans se rendre compte qu’elles sont une partie de lui-même ! Tout ce que nous détruisons par appétit du gain, nous manquera bientôt. Tous les toxiques que nous disséminons dans la nature, viendront sous peu dévorer notre santé.

Je pense comme beaucoup d’autres aujourd’hui, qu’il est temps de se réveiller. La différence dans mon approche de cette question environnementale, c’est que je ne veux pas considérer la planète comme un objet, un objet abîmé qu’il faut maintenant se dépêcher de réparer. Mais, selon la parole de mon professeur, comme le prolongement extérieur de notre corps, comme la continuité de l’être vivant que nous sommes.

fleur généreuse, reflet extérieur de ma générosité ?

Quand une personne de notre entourage pratique l’automutilation, nous n’hésitons guère à lui suggérer de se faire soigner. Et pas seulement d’aller voir un chirurgien pour réparer le visible, mais aussi de rencontrer un psy pour soigner l’invisible. Concrètement j’ai pris des dispositions importantes pour réduire mon impact négatif sur la planète, mais je n’oublie pas que j’ai besoin de me réconcilier avec la nature, de retrouver le sens sacré de la Vie.

Et une promesse nous est faite. Une très belle promesse. Si nous acceptons d’entreprendre cette ‘thérapie’, les processus vitaux se mobiliseront à nos côtés pour restaurer et guérir. Accepteriez-vous de suivre ce chemin avec moi ?

mardi 6 janvier 2009

L'émotion

Il est intéressant d’observer que l’être humain est équipé d’un système de mémoire haute-fidélité très performant. Les neurosciences l’ont démontré, toutes les informations sensorielles qui nous parviennent sont stockées dans l’ensemble des cellules de notre corps (pas seulement les cellules nerveuses), et cela semble-t-il depuis l’âge d’environ six semaines de vie fœtale, au moment où s’ébauche l’axe neural (la future colonne vertébrale). Heureusement cette mémoire est principalement inconsciente, sinon il y aurait sans doute des ‘bouchons’ sur nos autoroutes de l’information !

Mais cela signifie clairement que nous vivons en permanence avec le cumul de toutes nos expériences acquises. Galère ? Chance ? La mémoire est la base de tous nos apprentissages, il y a donc là incontestablement un trésor inestimable. Pourtant quand on sait aussi combien nous sommes capables de nous embourber dans nos mauvaises habitudes, on préfèrerait parfois pouvoir effacer tout le disque dur !

Une piste mérite encore toute notre attention. L’émotion n’est pas une information sensorielle primaire, mais une réponse interne secondaire à une situation donnée. Cela signifie que lorsque nous retrouvons consciemment dans notre mémoire une scène douloureuse de notre vie passée, nous pouvons séparer l’image, le son, les sensations, les odeurs et les saveurs, de la réaction émotionnelle que nous y avons associée. Le vécu ne s’efface pas - il est une expérience (même pénible) source de connaissance. L’émotion, elle, peut être modifiée - elle est une réponse (parmi d’autres possibles) à cette expérience.

Certes ce processus de changement se fait mieux avec l’accompagnement d’une personne compétente. Mais il est accessible à chacun d’entre-nous. C’est une sacrée bonne nouvelle ! On ne réécrit pas l’histoire de sa vie, mais on peut donner des réponses neuves aux situations anciennes qui nous ont blessé.

Peut-être avez-vous des témoignages en ce sens ?

lundi 5 janvier 2009

Trouble

Depuis de nombreuses années, j’ai pris l’option de décider et d’agir prioritairement en fonction des ‘motions’ de ma conscience. Cela ne me facilite pas toujours l’existence, parce que mes choix personnels ne sont pas souvent en phase avec le monde ambiant. Mais cela donne à mon parcours une colonne vertébrale, quand la foule suit seulement les modes et les urgences du moment.

Pour pouvoir vivre de cette manière, la condition c’est de rester à l’écoute. À l’écoute de tout ce qui vient vers moi, mais aussi à l’écoute de tout ce qui parle en moi. Alors de toutes ces informations naît une ligne directrice qui s’inscrit avec force dans mon esprit et qui me dicte ma conduite. Évidemment cela ne veut pas dire que je ne suis pas soumis à toutes sortes d’hésitations et de tergiversations quant à la bonne manière de mettre en pratique ces orientations. Je suis plutôt scrupuleux, désireux de bien faire, et donc souvent dans la difficulté d’affirmer vers mon entourage mes solutions. Mais au fond de moi le schéma directeur est clair. La vision est limpide.

mer de rochers dans le Cantal

Sauf à certaines heures. Certains jours. Des évènements se sont bousculés. Des besoins contradictoires sont apparus. Et comme le vent du sud qui prend son élan sur la place publique et soulève la poussière pour nous la jeter à la figure, je me trouve perdu, aveuglé. Cette fois mes hésitations ne concernent plus la façon de traduire vers l’extérieur ce qui m’habite. Elles sont à l’intérieur. Je ne sais plus. Ma boussole tournicote. L’eau claire se trouble de tout ce qui a été agité par le tourbillon. Il faudra du temps. Retourner aux gestes simples du quotidien. Se laisser porter un peu par le courant. Pour retrouver la vision dont découle mon action.

Aujourd’hui a été une journée comme cela. J’attends maintenant la joie de sentir revenir en moi le calme apaisant.

dimanche 4 janvier 2009

Reliés

Écouter l’oiseau sur le rebord du balcon. Écouter son chant, mais aussi sa présence. L’écouter non pas seulement comme on entend un son parmi d’autres. Mais se sentir un instant relié à lui.

Soudain l’espace est habité. Cette brève apparition change tout. Ce n’est pas que l’oiseau soit particulièrement important, ni même particulièrement beau. Mais c’est que pour cette fois quelque chose en nous est particulièrement présent. Présent à la présence. La sienne, la nôtre. Et du coup l’espace n’est plus qu’un continuum. De lui à nous. Un seul et même mouvement. Une forme unique.

Merci l’oiseau pour ta visite. C’est un peu comme si tu me disais : « j’habite en toi, je suis un autre reflet de toi, même si parfois tu m’oublies ». L’oubli est sans doute ce qui caractérise le mieux notre façon d’être au monde. Et les conséquences en sont immenses...

Peut-être ‘mon’ oiseau, par la grande chaîne de solidarité qui les relie tous, parlera-t-il à celui qui est près de vous, pour qu’à son tour, il vous fasse signe : « ne m’oublie pas ».

samedi 3 janvier 2009

Perception

Je me souviens adolescent, cette découverte surprenante. La lumière est une vibration, et nos yeux n’en voient qu’une partie. Vous vous rappelez : selon la longueur d’onde de cette vibration, apparaissent les couleurs. La plus lente visible pour nous : le rouge. La plus rapide : le violet. Cependant nous vivons dans un environnement qui comporte des vibrations plus lentes que le rouge - les infrarouges, et plus rapides que le violet - les ultraviolets.

le spectre lumineux visible par l'oeil humain

Concrètement, le matin quand vous ouvrez les yeux, vous êtes habitué à considérer que ce que vous voyez, c’est la réalité - toute la réalité. Le contraire vous semblerait perturbant et peut-être source d’angoisse ? Eh bien voilà, ces quelques considérations de physique de la lumière vous préviennent : non, vous ne voyez qu’une partie de la réalité !

Étrange exercice pour l’esprit : attention, ce que tu vois n’est pas tout ce qui existe, il y a une partie qui t’échappe. Une simple méditation un peu sérieuse et approfondie de ces informations peut nous conduire à une évolution considérable. En effet, comment rester dans la prétention de savoir, de connaître, de détenir la vérité, quand on admet que de notre naissance à notre mort, il nous manque l’accès à plusieurs facettes de la réalité ?

Car les mêmes choses sont vraies pour les sons. Les infrasons et les ultrasons échappent à notre perception. Et bien sûr aussi pour le toucher, les odeurs et les saveurs. Un vrai gruyère notre système sensoriel. Suffisamment élaboré pour nous permettre de nous orienter dans ce monde, mais suffisamment incomplet pour nous mettre en garde : l’idée que tu te fais du monde n’est pas le monde !

Sacrée leçon. En avez-vous déjà pris la mesure ?

vendredi 2 janvier 2009

Lâcher-prise

Ma vie se déroule avec des hauts et des bas. Comme tout le monde, je préfère les hauts. Et pour les bas, j’ai spontanément tendance à vouloir agir au mieux de mes capacités et possibilités pour les transformer et les faire évoluer. Et quand je n’y arrive pas, je m’efforce de trouver le sens de ce qui m’arrive.

Je me suis « spécialisé » dans la recherche du sens des choses et des évènements depuis mon enfance ! Une prédisposition sans doute. Mais aussi le résultat d’une grande exigence intérieure et d’un environnement qui ne m’a pas donné les moyens de m’exprimer : à défaut de pouvoir façonner le monde, on essaye de le comprendre. Et je n’ai pas perdu mon temps, car l’intelligence de la vie est vraiment fabuleuse...

Il reste que comprendre est encore une façon de vouloir maîtriser ce qui nous arrive. Et dans le parcours qui conduit vers la sagesse, l’expérience du lâcher-prise est une étape importante. Lâcher-prise ce n’est pas renoncer, ce n’est pas baisser les bras et s’enfoncer dans la passivité ou la dépression. Lâcher-prise c’est se décentrer de l’univers de son ego. C’est se mettre dans une disposition qui permet à l’intelligence de la vie de s’occuper de nous. Que c’est difficile !

J’ai vécu de nombreux lâcher-prises, certains assez radicaux, dans ma vie matérielle, affective, relationnelle, et spirituelle. Et j’ai finalement toujours été enrichi de ces expériences qui m’ont fait découvrir de nouveaux horizons. Mais c’est celui qui concerne les simples aléas du quotidien qui reste le plus difficile. Lâcher toutes les petites contrariétés d’une journée - j’y arrive de mieux en mieux, et surtout lâcher les doutes et les inquiétudes sur l’intérêt de mon parcours - c’est plus dur.

Pour les hauts et pour les bas de mon existence, j’espère au cours de cette nouvelle année parvenir un peu plus et un peu mieux à me reposer entre les bras de la Vie. C’est elle qui a voulu que je sois de la partie. Qu’elle se débrouille donc pour m’amener à remplir la fonction qu’elle veut bien m’assigner. Je ne crois pas qu’un seul être sur terre, soit venu pour rien.

jeudi 1 janvier 2009

2009

Merci pour vos visites.
Merci pour vos réactions et commentaires.
Que cette année nouvelle nous permette de tisser des liens
au travers desquels nous serons encouragés à poursuivre notre quête de l'Essentiel,
et par lesquels nos témoignages autour de ce qui fonde la valeur de l'aventure humaine
conduira d'autres encore à l'Eveil.